La prévention est au cœur de l’action du gouvernement. Dans cette optique les étudiants en santé devront participer au « service sanitaire » pour valider leur cursus.
Pour que de plus en plus de français aient accès à la santé et aux soignants, il faudra déclencher une « révolution culturelle », comme le précisait le Président de la République, Emmanuel Macron. En matière de prévention et de promotion de la santé, la réforme va se déployer avec la création d’un « service sanitaire » de trois mois pour les professions de la santé (médecine, maïeutique, dentaire, pharmacie, kinésithérapie et infirmiers). Il s’agira d’une obligation pour valider le cursus et sera en application à la rentrée 2018, après expérimentation dans certaines villes à partir de mars.
Des comportements à risque trop fréquents
Aujourd’hui les comportements à risque restent élevés en France et les jeunes sont davantage touchés. Entre les inégalités sociales et les déserts médicaux, les populations les plus fragiles sont le moins sensibilisées : 12% des jeunes de 17 ans consomment de l’alcool plusieurs fois par semaine, 25% des jeunes de 17 ans fument quotidiennement, l’obésité pédiatrique concerne 3,5% des enfants.
Une meilleure santé passe par la prévention
Pour favoriser cette politique de prévention et de promotion de la santé, les étudiants en santé interviendront auprès de divers publics, notamment les écoles, les universités, les EPHAD, les établissements médico-sociaux… sur des thèmes touchant la sexualité, les addictions, la nutrition, la promotion de l’activité physique.
Outre ces aspects, les objectifs de cette politique vise aussi à favoriser l’autonomie des étudiants, renforcer leur engagement et aussi faciliter la collaboration des différentes filières dans un projet commun. A long terme, ces étudiants seront de futurs professionnels compétents pour mener des actions de prévention quel que soit le public.
Dès 2019, 50 000 étudiants interviendront dans des actions de prévention
Après expérimentation, dès mars 2018, dans certaines villes, ou pour celles dont ces actions étaient déjà existantes dans les universités (Angers, Marseille, Clermont-Ferrand, Caen, Dunkerque), le dispositif s’étendra sur toute la France. A partir de la rentrée 2018, 47 000 étudiants par an (médecine, maïeutique, dentaire, pharmacie, kinésithérapie et infirmiers) seront concernés, puis 50 000, lorsque le plan d'action inclura toutes les formations de santé.
Les étudiants ne devront pas se soucier d’une surcharge de travail supplémentaire car il s’agit d’une modernisation du cursus d’étude. En effet, le service sanitaire, prévu sur 3 mois (continu ou discontinu) et indispensable pour l'obtention du diplôme, remplacera des activités pédagogiques ou des stages déjà existants.
Une première en Europe
Même si cette politique publique de service sanitaire à l’échelle nationale est inédite en Europe, des expériences ont montré que la prévention par les pairs luttait efficacement contre les comportements à risque.
Une étude de 2015 menée par l’université de Bristol avait démontré que des interventions réalisées par des collégiens ou lycéens réduisaient de 20% la consommation de tabac et que les mêmes effets ont été observés pour la consommation de cannabis et d’alcool.
Source : solidarites-sante.gouv.fr