L’Agence européenne du médicament (EMA) vient d’autoriser la mise sur le marché du premier traitement oral contre la dépression post-partum. Une révolution thérapeutique qui ouvre de nouvelles perspectives, mais qui appelle aussi à la vigilance.
Jusqu’ici, les femmes confrontées à une dépression postnatale sévère avaient accès principalement à des antidépresseurs classiques potentiellement long et contraignant. La zuranolone change la donne : administrée par voie orale pendant 14 jours, elle agit rapidement en modulant le système GABA, favorisant ainsi un apaisement des symptômes dès les premiers jours. Le traitement a été approuvé par la FDA en août 2023.
Des résultats cliniques prometteurs
Les essais cliniques ont mis en évidence une amélioration significative dès le troisième jour de traitement, Ces résultats apportent une réponse concrète à une urgence de santé publique, quand on sait que la dépression post-partum touche environ une femme sur sept après l’accouchement.
Des précautions indispensables
Sous forme de gélules, la zuranolone est facile à administrer. Toutefois, certaines consignes de sécurité sont incontournables :
éviter la conduite et l’alcool dans les heures suivant la prise,
renforcer la surveillance des patientes de moins de 25 ans en raison d’un risque accru de pensées suicidaires,
garantir une contraception efficace pendant le traitement et la semaine qui suit, en raison d’un risque potentiel pour le fœtus.
Un progrès, mais un chemin encore long
L’arrivée de ce médicament est porteuse d’espoir, mais elle ne saurait masquer un retard persistant : selon une étude européenne, moins de la moitié des pays disposent de stratégies structurées en santé mentale périnatale. Les sages-femmes, en première ligne, auront un rôle clé pour identifier précocement les symptômes, informer les patientes et accompagner leur suivi.
La zuranolone représente une avancée décisive dans le traitement de la dépression post-partum, offrant rapidité d’action et simplicité d’utilisation. Mais son introduction doit s’inscrire dans une prise en charge globale, où la vigilance des soignants, la sécurisation des patientes et le développement de politiques de santé périnatale ambitieuses restent essentiels.
Source : français.medscape.com