Dans un récent article publié dans le JAMA Network, des chercheurs ont émis l’hypothèse que la réplique du film Barbie « Je suis ici pour voir mon gynécologue » aurait impacté l’intérêt du public pour les soins gynécologiques.
La culture populaire est susceptible d’influencer le comportement du grand public. Pour exemple, de la médiatisation du cancer du sein d’Angelina Jolie a suivi une augmentation transitoire des tests génétiques de 63%.
Le cinéma peut être un miroir de la société et susciter le débat, mais il est aussi susceptible de se transformer en vecteur d’influence. Alors que le film Barbie, prônant des messages féministes, sorti le 21 juillet 2023, a vendu 12,8 millions d’entrées dans le week-end qui a suivi sa sortie dans les salles de cinéma, a-t-il eu un impact sur le grand public ? Plus précisément, lorsque Barbie quitte Barbieland pour le monde réel et dit avec entrain à la réceptionniste « je suis ici pour voir mon gynécologue », cette réplique a-t-elle été un vecteur d’influence sur le public ? Des chercheurs se sont intéressés à cette question plutôt originale.
Les recherches en lien avec la définition de la gynécologie ont augmenté de 154% dans la semaine suivant le film
Leur travail a été publié dans le JAMA Network. Il s’agit d’une étude transversale portant sur les tendances de recherche après le film Barbie, aux États-Unis.Les auteurs ont analysé 34 requêtes en lien avec la compréhension ou la recherche de soins gynécologiques, les soins de santé destinés aux femmes et des soins médicaux plus généraux. Les volumes de recherche ont été comparés aux volumes de recherche prédits à l’aide d’une moyenne basée sur les données hebdomadaires du 2 juin 2023 à la semaine avant la sortie du film.
Les résultats ont mis en évidence une augmentation du volume de recherche pour les termes faisant référence au gynécologue (51,3 % ; IC à 95 %, 31,8 %-72,1 % ; P < 0,001) et à la définition de gynécologie (154,1 % ; IC à 95 %, 68,2 %-304,5 % ; P ajusté = 0,03).
Par contre, il n’y a pu de modification dans les recherches de rendez-vous chez le gynécologue. Il y a donc plus de recherches d’information sans augmenter pour autant les soins gynécologiques. Aussi, il n’y a plus de recherches sur le thème de la santé de façon plus générale.
Alors peut-on vraiment mesurer un « effet Barbie » dans la sensibilisation et l’augmentation des soins gynécologiques ?
Difficile d’en tirer des conclusions, les recherches en lien avec la gynécologie ont augmenté sans impacter celles sur la prise de rendez-vous, mais peut-être que les personnes, ayant fait les recherches, n’avaient pas besoin de soins gynécologiques à ce moment-là ? Les résultats de santé restent donc difficilement mesurables.