La naissance d’un enfant peut être un séisme émotionnel pour les pères. Ce mal-être paternel n’est pas sans conséquences : selon cette méta-analyse il peut impacter le développement affectif et psychologique de l’enfant.
Quand la souffrance des pères marque les enfants
Des recherches récentes confirment que la santé mentale des pères en période périnatale ne doit plus être ignorée. Une vaste revue systématique et méta-analyse menée par Le Bas et al. en 2025 a mis en lumière un lien clair : la dépression, l’anxiété et le stress vécus par les pères autour de la naissance sont associés à un risque accru de difficultés de développement chez l’enfant, qu’il s’agisse de troubles émotionnels, comportementaux ou cognitifs.
La détresse mentale périnatale paternelle était associée à un développement global ( r = −0,12 ; IC à 95 %, −0,22 à −0,01), socio-émotionnel ( r = 0,09 ; IC à 95 %, 0,07-0,11), cognitif ( r = −0,07 ; IC à 95 %, −0,13 à −0,01), langagier ( r = −0,15 ; IC à 95 %, −0,25 à −0,05) et physique ( r = 0,04 ; IC à 95 %, 0,00-0,08) plus faible chez l'enfant.
Les répercussions ne se limitent pas à la petite enfance : un père en souffrance peu influencer la trajectoire affective et sociale de son enfant, parfois pour de longues années. Ces résultats rappellent à quel point la santé psychique des pères est une composante essentielle du bien-être familial, au même titre que celle des mères.
Pourquoi agir ?
Pour briser le silence : Oser parler de la détresse paternelle, c’est lever un tabou qui pèse sur des familles.
Pour prévenir les répercussions : Soutenir la santé mentale des pères, c’est aussi offrir à l’enfant un environnement plus sécurisant.
Pour construire une parentalité équilibrée : Reconnaître la vulnérabilité des pères, c’est reconnaitre une parentalité partagée.
La naissance n’est pas qu’une affaire de mères : elle bouleverse la vie de chaque parent, et la souffrance des pères mérite d’être entendue et accompagnée. Prendre soin de la santé mentale paternelle, c’est investir dans l’avenir des enfants et dans l’équilibre des familles d’aujourd’hui.
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