Le développement du bébé de la vie fœtale à la marche est marqué par plusieurs aspects : sensoriel, cognitif, psychomoteur, social et affectif. Ce livre offre une vision globale de ces acquisitions en se basant sur les nouvelles recherches.
Une équipe de spécialistes de la petite enfance s’est réunie pour apporter les nouvelles recherches sur le développement du bébé et leurs applications cliniques dans un seul ouvrage. Celui-ci s’adresse aussi bien aux professionnels qu’aux étudiants.
« Le développement du bébé, de la vie fœtale à la marche » aborde les bases de la recherche, les bases des sens et du corps, la communication et la cognition sociale et les prises en charge précoces (examen de Brazelton, interactions mère-bébé, oralité alimentaire, vulnérabilités spécifiques…).
Extrait
Découverte de la faim
"La glycémie et l’insuline sont des acteurs majeurs de la régulation de la faim. Il n’existe aucune structure cérébrale spécifi que au contrôle de la faim. L’hypothalamus possède également des neurones glucodétecteurs impliqués dans les régulations du métabolisme et de la prise alimentaire. Les signaux hypothalamiques de la faim, qui fonctionnent sur un principe de redondance, convergent vers le noyau du tractus solitaire dans le tronc cérébral. Ce noyau est le centre névralgique du comportement alimentaire comme la coordination cardiorespiratoire pendant la déglutition via les nerfs crâniens des aff érences sensorielles (visuelles, olfactives, gustatives, chimiques, tactiles, etc.). C’est dans le tronc cérébral que se situent également les programmateurs de la succion qui sera rythmée par les prises alimentaires. La naissance marque profondément l’enfant qui doit s’adapter à la vie aérienne. Les systèmes neuro-endocriniens placent l’enfant dans une situation de grande vigilance, en particulier sur le plan olfactif (noradrénaline ou norépinéphrine), tactile et émotionnel ( β -endorphines). La mère est elle aussi dans un état de réceptivité favorable (œstrogène, ocytocine et prolactine) pour accueillir son enfant. Pour le bébé, le passage d’une alimentation utérine continue, sans faim ni satiété, à l’expérience insolite qu’est la faim va marquer une étape importante du développement de son oralité. La faim est décrite comme une douleur intense que l’alimentation va soulager. Le temps alimentaire va donc non seulement soulager cette douleur, mais également, dès les premiers instants de la vie aérienne, permettre par cette proximité physique une activation des canaux sensoriels et une reconnaissance mutuelle essentielle au développement de la dyade."