Santé publique France a étudié la présence de polluants dans l’organisme des enfants et des adultes. Près de 70 biomarqueurs ont été recherchés. Les résultats sont sans appel : tous les Français sont contaminés par les polluants du quotidien.
Alors que la santé environnementale est au cœur de l’actualité et au cœur des préoccupations de plus en plus de Français, Santé publique France a publié les résultats de l’étude transversale ESTEBAN.
Dans cette étude, Santé publique France a mené une analyse sur 3607 personnes, dont 1104 enfants. En groupant les données issues des prélèvements biologiques (urine, sérum et cheveux), des questionnaires sur les habitudes de vie, l’agence a mesuré la présence des substances nocives dans l’organisme et a déterminé les sources d’exposition. Près de 70 biomarqueurs, certains perturbateurs endocriniens et/ou cancérigènes avérés ou suspectés, ont été passés au crible dont les bisphénols (A, S, F), les phtalates, les parabènes, les éthers de glycol, les retardateurs de flamme bromés et les composés perfluorés.
Les principaux résultats
De façon générale, l’organisme de tous les Français est « pollué » et les enfants sont le plus touchés par les polluants. Cet impact plus important résulterait, selon l’étude, des contacts cutanés et « mains-bouche » avec les objets du quotidien plus fréquents chez les enfants.
L’étude met également en évidence les sources d’exposition. Elles sont diverses et l’alimentation n’est pas la seule concernée puisque l’imprégnation aux éthers de glycol et aux parabènes augmente selon les cosmétiques utilisés. L’aération du logement est aussi un facteur influençant les niveaux d’imprégnation des perfluorés et des retardateurs de flamme bromés.
Plan d’action : Protéger les enfants
Cette étude a mesuré pour la première fois la présence de substances toxiques dans l’organisme et permettra d’établir des valeurs seuils d’imprégnation. L’objectif à atteindre : réduire l’exposition !
En ce sens, Santé publique France a lancé le site « Agir pour bébé ». Réalisé en collaboration avec des spécialistes du monde en toxicologie, la plateforme répond aux questions que peuvent se poser les parents. Tout l’environnement du bébé est décortiqué pour employer des mesures visant à réduire l’exposition aux polluants. On verra par exemple, qu’en cliquant sur l’armoire de la salle de bain, mieux vaut pour les soins du visage et du corps, préférer les produits simples avec une liste d’ingrédients la plus courte possible et sans parfum.
D’autres mesurent pour réduire l’exposition aux polluants sont prévues dont la publication, en 2020, des perturbateurs endocriniens, une campagne d’information auprès du grand public, la formation des professionnels aux bonnes pratiques, l’accélération de la recherche pour améliorer les connaissances des polluants…
Source:
Santepubliquefrance.fr