Une dépression postnatale sévère et persistante entraînerait des répercussions sur l’enfant à plus long terme, c’est ce que révèle une étude récente, publiée dans le Jama Psychiatry.
La dépression postnatale touche 10% des femmes
La dépression postnatale affecte environ 10% des femmes dans les pays à revenu élevé et davantage lorsque les revenus sont plus faibles et intermédiaires. Des recherches ont déjà mis en lien une association entre dépression postnatale et développement de l’enfant : retard du langage et développement cognitif, troubles du comportement, attachement désorganisé…
Dans cette étude les auteurs se sont intéressés plus particulièrement aux répercussions d’une dépression sévère et persistante de la mère sur le comportement ultérieur de l’enfant.
Quand la dépression persistante, les troubles du comportement chez l'enfant augmente
Il s’agit d’une étude observationnelle portant sur 9848 femmes, âgées en moyenne de 28 ans, avec une dépression postnatale. La sévérité de la dépression maternelle a été évaluée par auto-questionnaire de l’échelle d’Edinburgh (depression postnatal Edinburgh). Des enfants ont été suivis jusqu’à 11 ans (6182) et d’autres jusqu’à 18 ans (3613). Ils ont constaté que :
Des troubles du comportement chez les enfants de 3 ans et demi multipliés par 2 pour les femmes présentant une dépression non persistante et quel que soit son niveau de sévérité
Lorsque la dépression persiste qu’elle soit marquée ou modérée, le risque des troubles du comportement chez l’enfant augmente (Odd Ratio 3,04 versus Odd Ratio 2,84 quand dépression non persistante).
Quand la dépression est persistante et sévère, alors le risque des troubles du comportement augmente chez le jeune enfant (odd ratio 4,84), la scolarité est plus courte (Odd ration 2,65) et le risque de dépression à l’âge de 18 ans est plus élevé (Odd ratio 7,84).
Ne pas culpabiliser ces mères mais favoriser le dépistage de ces femmes à risque
Bien que peu de femmes présentaient une dépression persistante et sévère, suite à ces résultats, les auteurs encouragent les professionnels à dépister ces femmes à risque de dépression durant la période périnatale et sur l’année suivant l’accouchement. Les dépister rapidement permettrait d’instaurer un traitement pour limiter les effets sur l’enfant.
Source :
Association of Persistent and Severe Postnatal Depression With Child Outcomes. Netsi E. et al. JAMA Psychiatry. Published online January 31, 2018. Doi:10.1001/jamapsychiatry.2017.4363.