Cette étude rappelle que la prise de paracétamol pendant la grossesse n’est pas si banale. Elle serait peut-être associée à un risque de trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).
La prise de paracétamol lors de la grossesse a déjà été incriminée dans plusieurs études, risque pour la fertilité des petites filles ou bien associée à un retard de langage chez l’enfant. Cette fois, c’est une méta-analyse parue dans l’Australian and New Zealand Journal of psychiatry qui pointe un lien avec un risque de TDAH chez l’enfant.
À travers 8 études de cohorte portant sur 244 940 enfants, les auteurs ont examiné les liens entre l’utilisation de l’antidouleur et antipyrétique par la mère pendant la grossesse et le risque d’apparition de TDAH chez l’enfant.
Selon les résultats :
Il semblerait que l’exposition in utero au paracétamol entraîne chez l’enfant un risque de TDAH avec un ratio de risque ajusté groupé de 1,25 (intervalle de confiance à 95% = [1.17, 1.34].
Le risque le plus élevé se situerait au 3e trimestre, (rapport de risque: 1,26; intervalle de confiance à 95% = [1,08, 1,47]
Et aussi quand la femme enceinte a consommé le médicament pendant 28 jours ou plus (rapport de risque: 1,63; intervalle de confiance à 95% = [1,23, 2,16])
Ainsi la durée et le moment d’exposition au paracétamol pourrait influencer l’apparition d’un TDAH chez la progéniture. Mais attention, malgré la grande population inclue dans l’étude, elle comporte des biais confondants pouvant influencer cette association entre prise de paracétamol chez la femme enceinte et apparition ultérieure de TDAH chez l’enfant.
Source : Association of maternal prenatal acetaminophen use with the risk of attention deficit/hyperactivity disorder in offspring: A meta-analysis. Aust N Z J Psychiatry. 2019 Mar;53(3):195-206