Selon une étude du Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, 20% des femmes ayant un antécédent de fausse couche ou présentant des problèmes de fertilité souffriraient d’une dysfonction thyroïdienne.
La fonction thyroïdienne de plus de 19000 femmes analysée
La dysfonction thyroïdienne est le 2e trouble hormonal le plus fréquents chez les femmes en âge de procréer. Jusqu’à ce jour, nous disposons de peu de données sur la prévalence des maladies thyroïdiennes en préconception.
Une étude réalisée par des chercheurs du Royaume-Uni a analysé la prévalence des troubles thyroïdiens chez les femmes asymptomatiques en antéconceptionnelle ayant dans l’histoire de leur maladie une fausse couche ou une infertilité.
Pour cela, ils ont mené une étude de cohorte observationnelle prospective multicentrique (49 hôpitaux) entre 2011 et 2016. Ils ont alors étudié la fonction thyroïdienne (T4, TSH, anti-TPO) de 19 350 femmes âgées de 16 à 41 ans.
Les résultats
La prévalence globale de la dysfonction thyroïdienne est de 4,8% (IC 95% 4,5-5,1) (l’euthryroïdie est définie avec une TSH 0.44-4.5mIU/L, une T4 à 10-21pmol/L), celle de l'hypothyroïdie était de 0,2% (IC à 95% 0,1-0,3) (TSH >4.50mIU/L and T4 <10 pmol/ L). La prévalence de l'hypothyroïdie subclinique était de 2,4% (IC 95% 2,1-2,6) en utilisant une concentration supérieure de TSH de 4,50 mUI /L et une hyperthyroïdie manifeste de 0,3% (IC à 95% 0,2-0,3).
Les chercheurs ont aussi constaté une relation entre les anticorps anti-TPO positifs et un IMC > 35.
Le dépistage de l’hypothyroïdie subclinique, en utilisant comme référence un taux de TSH à 2,5 mUI / L pour les femmes présentant une infertilité ou des antécédents de fausses couches récurrentes, entraînerait jusqu'à 20% de femmes diagnostiquées comme ayant un dysfonctionnement thyroïdien et nécessitant potentiellement un traitement à la lévothyroxine, avec 4% ayant une hypothyroïdie subclinique et des anticorps anti-TPO.
Alors faut-il dépister systématiquement et traiter les maladies thyroïdiennes chez les femmes présentant des antécédents de fausse couche ou d’infertilité ? D’autres études sont nécessaires pour répondre à cette question …
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