Pour diverses raisons, difficulté d’obtenir un rendez-vous, appréhension ou autres, des femmes ne bénéficient pas de suivi gynécologique et échappent au dépistage du cancer du col de l’utérus. Que peut-on proposer pour améliorer leur participation au dépistage ? Selon une méta-analyse publiée dans le BMJ, l’envoi d’auto-prélèvement est peut-être une option intéressante.
A partir de 81 études, les auteurs ont évalué la stratégie de dépistage par auto-prélèvement et la fiabilité du test chez les patientes à haut risque. La population incluait au minimum 400 femmes rarement ou jamais dépistées. Celles du bras intervention étaient invitées à réaliser elle-même le prélèvement et celles du bras contrôle étaient invitées ou rappelées par courrier pour réaliser le test par un clinicien.
Les auto-prélèvements sont-ils aussi fiables ?
Il semblerait que les résultats de PCR des auto-tests soit aussi sensibles que ceux des prélèvements effectués par les professionnels pour détecter les CIN 2 + et CIN 3 +. Par contre, la sensibilité de l’amplification par PCR était moins performante (risque groupé 0.85, 95% IC 0.80 - 0.89) pour les auto-prelevements.Ils ont aussi mis en évidence que la spécificité pour exclure une dysplasie CIN 2 + était 2 % ou 4 % plus basse pour les auto-prélèvements.
Faut-il privilégier cette stratégie pour améliorer le dépistage ?
L’envoi d’auto-prélèvement pour dépister le cancer du col de l’utérus au domicile de la patiente pourrait être une bonne option. Il a généré un taux de réponse plus élevé comparativement aux courriers envoyés pour réaliser le dépistage par un professionnel (2.33, IC 95% 1.86 - 2.91) : le taux est passé à plus de 75% !
Avec une si bonne acceptation de l’auto-test auprès des patientes, cette stratégie semble plutôt prometteuse pour étendre le dépistage du cancer du col de l’utérus !
Source:
Marc Arbyn et al. Detecting cervical precancer and reaching underscreened women by using HPV testing on self samples: updated meta-analyses
BMJ 2018;363:k4823