Environ 8 femmes sur 10 sont exposées au virus de la famille des papillomavirus (HPV) au cours de leur vie. Généralement, le corps parvient à l'éliminer, mais quand ce n’est pas le cas, le virus provoque des lésions au niveau du col de l’utérus qui peuvent évoluer vers un cancer des années plus tard. Si la vaccination contre l’HPV ne supprime pas totalement le risque, elle permet de protéger contre des infections à fort potentiel oncogène.
Le cancer du col de l’utérus au 4° rang des cancers de la femme au niveau mondial
L’infection génitale par HPV est très fréquente chez les hommes et les femmes sexuellement actifs dans le monde.
Le virus, transmis essentiellement lors des rapports sexuels, est étiologiquement associé à 90 à 100 % des cancers du col de l’utérus, 90 % des cancers de l’anus et 70 % des cancers du vagin. Ce fort pourcentage de cancer du col de l’utérus le place au 4ème rang des cancers de la femme au niveau mondial avec plus de 500 000 nouveaux cas par an et 250 000 décès et à la 11e place en France.
Pourtant, on note une couverture vaccinale contre l’HPV de 14% en France, contre 86% au Royaume Uni ou bien 78% en Australie. Le taux en France est encore loin de l’objectif des 60% visé par le Plan Cancer 2014-2019.
Regagner la confiance avec la vaccination
Si la vaccination est redoutée pour certains, il est essentiel de pouvoir répondre aux inquiétudes des patientes et des parents et de leur fournir des données s’appuyant sur des études fiables. Les effets indésirables et à plus long terme cultivent la méfiance des patients voire des professionnels. Alors, peut-on se montrer rassurant?
Les effets secondaires de cette vaccination peuvent se manifester par une douleur au niveau du site d’injection, des céphalées, une fièvre, des nausées, une syncope vasovagale. Les effets plus rares ont été étudiés par l’ANSM et l’Assurance maladie à travers une cohorte de 2,2 millions de jeunes filles en 2015.
Il en ressort qu’il existe une augmentation probable mais exceptionnelle du risque du syndrome de Guillain-Barré, de 1 à 2 cas pour 100 000 jeunes filles vaccinées. Il en découle que les bénéfices attendus de cette vaccination contre l’HPV soit largement supérieur aux éventuels risques.
A qui proposer le vaccin ?
Sur le marché européen il existe 3 vaccins disposant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) : Cervarix ®, Gardasil ® et plus récemment le Gardasil 9 ® qui contient 9 génotypes d’HPV à haut risque (31, 33, 45, 52,58 additionnés à ceux du Gardasil ®, c’est-à-dire les 6,11, 16,18 ).
En France, la vaccination, révisée en 2012, est recommandée chez les jeunes filles de 11 à 14 ans et le rattrapage chez celles âgées de 15 à 19 ans révolus.
Les recommandations visent aussi les personnes immunodéprimées ou aspléniques : garçons et filles de 11 à 14 ans infectés par le VIH, garçons et jeunes filles de 9 à 19 ans, transplantés d’organe solide ou en attente de transplantation, les jeunes filles de 9 à 19 ans en post greffe de cellules souches hématopoïétiques. Et depuis 2016, chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes, jusqu’à l’âge de 26 ans.
En ce qui concerne le Gardasil 9 ®, il a reçu une AMM pour une indication d’immunisation active chez les personnes à partir de 9 ans contre les lésions précancéreuses et cancers du col de l’utérus, de la vulve, du vagin et de l’anus dus aux types d’HPV contenus dans le vaccin et les verrues génitales.
Quel schéma vaccinal ?
La vaccination contre les HPV peut être prescrite et effectuée par le médecin ou la sage-femme. Selon l’âge ou le type de vaccin injecté, 2 ou 3 doses sont nécéssaires.
- 1er schéma à partir de 11 ans
Pour le Gardasil ® : 1 ère injection entre 11 et 13 ans et la 2ème injection 6 mois plus tard
Pour le Cervarix ® : 1ère injection entre 11 et 14 ans et la 2ème injection 6 mois plus tard
- 2ème schéma pour les plus de 14 ans
Pour le Gardasil ® : 1ère injection entre 14 et 19 ans, 2ème injection, 2mois après la 1ère et la 3ème injection, 4 mois après la 2ème injection.
Pour le Cervarix ® : 1ère injection entre 15 et 19 ans, la 2ème injection, 1 mois après la 1ère et la 3ème injection 5 mois après la 2ème.
- Pour le Gardasil 9 ®, les sujets âgés de 9 à 14 ans inclus au moment de la 1ère injection pourront recevoir un schéma en 2 ou 3 doses.
Dans le schéma en 2 doses, la 2eme dose doit être administrée entre 5 et 13 mois après la 1ère dose. Si la 2ème dose est administrée moins de 5 mois après la 1ère dose, une 3ème dose devra toujours être administrée.
Dans le schéma en 3 doses (à 0, 2, 6 mois). La 2ème dose doit être administrée au moins 1 mois après la 1ère dose, et la 3ème dose doit être administrée au moins 3 mois après la 2ème dose. Les trois doses doivent être administrées en moins d'1 an.
- Concernant les sujets âgés de 15 ans et plus au moment de la 1ère injection, Gardasil 9 ® doit être administré selon un schéma en 3 doses (à 0, 2, 6 mois)
La 2ème dose doit être administrée au moins 1 mois après la 1ère dose, et la 3ème dose doit être administrée au moins 3 mois après la 2ème dose. Les trois doses doivent être administrées en moins d'1 an.
Une recommandationa applicable depuis le 1er janvier 2021 précise que "Toute nouvelle vaccination doit être initiée avec le vaccin Gardasil 9®. Les vaccins ne sont pas interchangeables et toute vaccination initiée avec le Cervarix® doit être menée à son terme avec le même vaccin".
Même pour les femmes vaccinées, le dépistage par frottis reste recommandé à partir de 25 ans.
Sources :
Avis et rapports du Haut Conseil de la Santé Publique « Place du vaccin Gardasil ® dans la prévention des infections papillomavirus humains »
ansm.sante.fr
has-sante.fr
e-cancer.fr
vaccination-info-service.fr
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