L’ANSM vient de publier une mise à jour concernant le risque de méningiome associé à l’utilisation prolongée des contraceptifs à base de désogestrel. Que retenir pour la pratique quotidienne ? Décryptage des nouvelles données et repères essentiels pour accompagner chaque femme vers une contraception éclairée.
Ce que dit l’étude EPI-PHARE
Une vaste étude menée par EPI-PHARE (ANSM-Cnam) souligne une faible augmentation du risque de méningiome (tumeur bénigne des méninges) chez les femmes utilisant une contraception orale au désogestrel seul, principalement :
Chez les femmes de plus de 45 ans
Après 5 années d’utilisation continue
Par ailleurs, ce risque reste bien moindre comparé à celui observé avec d’autres progestatifs comme la chlormadinone (Lutéran et génériques), cyprotérone (Androcur et génériques), nomégestrol (Lutényl et génériques), médrogestone (Colprone) et médroxyprogestérone (Depo Provera).
Par mesure de précaution, ces recommandations s’appliquent également :
- Microprogestatif désogestrel 75 µg (Antigone, Optimizette, Cerazette, Biogaran, etc)
- Oestroprogestatif désogestrel 150 µg/EE (Desobel, Mercilon, Varnoline, etc)
- Implant contraceptif (étonorgestrel) (Nexplanon)
En consultation, que changer ?
- Informer sans alarmer :
- Le risque est très faible
- L'arrêt brutal expose à une grossesse non désirée
- Réévaluation annuelle :
- Adapter selon âge, antécédents, attentes et durée d’utilisatio
- Ouvrir le dialogue pour un choix éclairé
- Préciser les antécédents :
- Recenser progestatifs utilisés et leur durée
- Réfléchir à une alternative après 45 ans ou 5 ans d’utilisation
- Pas d’IRM systématique :
- Uniquement en cas de symptômes (maux de tête persistants, troubles visuels, langage, mémoire, faiblesse, épilepsie récente)
Le "Vrai/Faux"
Faut-il arrêter la pilule désogestrel ?
Non, sauf avis médical.Une surveillance spécifique est nécessaire ?
Oui, réévaluation annuelle.Toutes les progestatives sont concernées ?
Non, risque surtout plus bas avec le désogestrel.L’IRM ou l’avis spécialisé sont-ils systématiques ?
Non, seulement si symptômes évocateurs ou antécédents spécifiques.
Les points à retenir
Le risque de méningiome sous désogestrel est très faible mais réel
Il est recommandé d'adapter la prescription et de la réévaluer régulièrement
Il faut informer sans dramatiser : soutien, autonomie et confiance restent essentiels dans le parcours contraceptif