Le PLFSS 2026 réforme le paysage des congés parentaux : création d'un congé supplémentaire de naissance de deux mois, cumulable par chaque parent, avec indemnisation, fractionnement possible et entrée en vigueur potentielle dès janvier 2026. Un dispositif qui ambitionne de répondre à l'urgence démographique et à l'enjeu sociétal d'égalité femmes-hommes.
Un congé de naissance, pourquoi maintenant ?
Depuis plusieurs années, la question de l'adaptation des congés parentaux hante le débat public français. Face à la baisse marquée des naissances et à la persistance des déséquilibres dans le partage du temps parental, le gouvernement propose via le PLFSS ( projet de loi de financement de la sécurité sociale) 2026 un congé supplémentaire de naissance, destiné à renforcer la présence parentale, offrir un temps sécurisé pour les familles, et favoriser l'égalité professionnelle entre les sexes.
Toutes les tentatives antérieures de réforme du congé parental, dont la proposition de « congé de naissance » de six mois en 2024, se heurtent à des obstacles institutionnels et à la forte pression autour des modes de garde. Le texte actuel ne vise plus à supprimer le congé parental classique mais à l'enrichir d'un nouveau volet mieux indemnisé, plus court et accessible à chaque parent.
En pratique
Le dispositif, en discussion au Parlement, prévoit jusqu'à deux mois de congé par parent , à prendre soit séparément, soit en partie simultanément. Les dernières modifications des députés imposent une période non simultanée d'au moins un mois par parent afin de garantir la continuité de présence parentale auprès de l'enfant.
Cet ajout, « de droit » pour les salariés, ne requiert pas l'accord de l'employeur mais impose un délai de prévenance entre 15 jours et un mois .
Dans la fonction publique, le maintien du traitement sera d'au moins 50 %, avec une dégressivité possible en seconde partie de congé. Pour les indépendants ou exploitants agricoles, des allocations spécifiques sont prévues pour compenser la perte de revenus ou le coût d'un remplacement.
Quelle indemnisation ?
Selon les premiers arbitrages gouvernementaux, l'indemnité journalière s'élèverait à 70 % du salaire net le premier mois , puis 60 % le second , dans la limite du plafond Sécurité sociale. Elle n'est pas cumulable avec d'autres prestations comme l'assurance chômage ou les indemnités de maternité/paternité. Les détails définitifs, incluant les modalités d'affiliation et de calcul, seront précisés par décret après adoption.
Quels enjeux pour les familles et les professionnels ?
Ce nouveau congé révolutionne l'organisation postnatale en offrant plus de temps aux parents pour accompagner leur enfant, et encourager un partage plus équilibré des responsabilités parentales. Il pose néanmoins des défis concrets, notamment en termes d'articulation avec le congé parental classique, d'impact sur les modes de garde, et de nécessité d'adapter les pratiques des ressources humaines dans les entreprises.
