La détresse émotionnelle des sages-femmes est délétère pour leur santé. Pour préserver leur bien-être, il est nécessaire d’identifier l’impact des variables sur leur lieu de travail et c’est ce qu’une étude publiée dans la revue Women birth a analysé.
Cette étude passe en revue les aspects qualitatifs et quantitatifs des preuves sur les relations entre les conditions de travail et le bien-être émotionnel des sages-femmes.
Charge de travail, manque de personnel
À travers une revue de la littérature, les données nous confirment qu’une charge de travail élevée est liée à une détresse émotionnelle. Les effectifs de personnel et la charge de travail étaient identifiés comme une cause de stress élevé. Ils étaient dans une étude une explication puissante de la variable « épuisement professionnel ».
Une enquête de l’OMS a révélé que 56% des répondants du Royal College of Midwives étaient d’accord ou fortement d’accord à se sentir submergé-e par une trop grande quantité de travail. Dans une étude menée auprès de sages-femmes du Royaume-Uni, 70% ont déclaré se sentir souvent stressé-e par les exigences du travail. Pour les sages-femmes diplomé-e-s, elles ont déclaré dans une autre analyse que le manque de personnel rendait les conditions de travail « diaboliques ».
Sages-femmes stressé-e-s, qualité des soins diminuée
La charge de travail, le manque de personnel générateur de stress est délétère pour le bien-être émotionnel des sages-femmes mais aussi pour la qualité des soins. Dans un échantillon de sages-femmes, 76% ont déclaré que le manque de personnel nuisait à la qualité des soins et pour 73%, il compromettait la sécurité des patiente. La charge de travail excessive est un frein pour fournir un soin adéquat et avec empathie. L’approche du soin est orientée plus vers une tâche à réaliser que vers la patiente.
L’union fait la force !
Le bien-être des sages-femmes dépend aussi de leur relation avec leurs collègues. Leur soutien est efficace . À contrario, l’épuisement professionnel est également associé à un manque de soutien au travail que ce soit auprès des collègues sages-femmes que des managers.
Action !
D’autres paramètres contribuent au mal-être des sages-femmes au travail, comme les contraintes organisationnelles, de planning, le salaire, l’autonomie et les situations difficiles telles que les décès maternels et néonatals.
Parmi les facteurs étudiés, certains sont modifiables, le plus récurrents étant le manque de personnel, il alimente le cercle vicieux charge de travail, stress et compromet la qualité des soins des femmes et de leur nouveau-né.
Voici une preuve de plus, pour que les pouvoirs publiques s’emparent urgemment de ces données. Si créer des postes dans les hôpitaux est couteux, c’est un investissement qui est susceptible sur le plus long terme d’être rentable et bénéfique pour la santé des sages-femmes, des soignants en général et des patient-e-s !
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