Depuis sa légalisation en 1967, la contraception a été marquée par des évènements (remboursement en 1974, nouvelles méthodes avec l’implant, patch, anneau dans les années 90, loi permettant sa publicité en 1991, vente libre de la pilule du lendemain en 1999, stérilisation autorisée en 2001), dont la « crise de la pilule », en 2012. Quatre ans après le scandale, pour quelles méthodes contraceptives optent les Françaises ? Quelques résultats du Baromètre santé 2016*.
La pilule boudée, mais toujours première
Si la pilule est toujours en 2016, le premier moyen de contraception, on constate, néanmoins une baisse de 3,1 points de son usage entre 2013 et 2016, chez les femmes de 15 à 49 ans. C’est surtout chez les femmes de 20-29 ans que l’on observe les principaux changements, avec un report vers des méthodes à l’efficacité pratique plus grande que la pilule (DIU, implant). Leur utilisation doit permettre de réduire le risque de grossesse non prévue dans la tranche d’âge dans laquelle on observe le taux d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) le plus élevé. Par contre pour les 15-19 ans, pas d’évolution, cette contraception est toujours en tête.
Le dispositif intra-utérin a la cote
Chez les 20-24 ans, le dispositif intra-utérin apparait (4,7%) et augmente pour les 30-34 ans avec un taux de 31,6%, assez proche de la pilule et devient même le 1er contraceptif, à partir de 35 ans. Cependant, son usage est surtout réservé chez les multipares (chez les 25-29 ans 7,6% nullipares utilisent un dispositif intra-utérin contre 31,8% des multipares). On en déduit que l’orientation du choix contraceptif reste influencé par la parité.
Implant, méthodes naturelles et locales
L’implant est utilisé par 4,3% des femmes et plus largement (9,6%) chez les 20-24 ans où il représente la 3e méthode contraceptive, après la pilule et le préservatif. Davantage utilisé depuis 2013, l’implant, comme le dispositif intra-utérin est, par ailleurs, surtout proposé aux multipares (24,1% vs 7,4% pour les nullipares). Les méthodes naturelles ou locales concernent 20,1% des femmes, 77,1% de cette catégorie s’orientent plutôt vers le préservatif. Celui-ci reste le plus utilisé chez les 15-19 ans (45,6%), parfois associé à la pilule dans 16% des cas. On constate que chez les 20-24 ans l’usage du préservatif a doublé entre 2010 et 2016.Cette dynamique est enclenchée dès 2013 par les femmes de 20-24 ans appartenant aux classes sociales les plus précaires et par les femmes de 25-29 ans. En 2016, ces dernières ont confirmé leurs choix contraceptifs et l’augmentation de l’usage du préservatif se poursuit alors que son taux d’échec reste relativement élevé.
Malgré la crise, maitriser sa fécondité reste toujours d’actualité puisqu’entre 2013 et 2016, la proportion de femme utilisant aucune méthode reste inchangée et parmi les femmes interrogées, plus de 7 sur 10 utilisent une méthode de contraception médicalisée.
* Le baromètre santé 2016 a permis d’interroger 4315 femmes, âgées de 15 à 49 ans, résidant en France métropolitaine et sur la période du 8 janvier au 1er août 2016.
Source : Rahib D, Le Guen M, Lydié N. Baromètre santé 2016. Contraception. Quatre ans après la crise de la pilule, les évolutions se poursuivent. Saint-Maurice : Santé publique France, 2017. 8 p.