Au fil des siècles, la naissance a souvent opposé la main à l’outil, la sage-femme au chirurgien. Autrefois, les cinq sens étaient sollicités. Les mains devaient être habiles, « Baudelocque ne tarissait pas d’éloges  propos des mains de son alter ego féminine Mme Lachapelle : il « admirait avec quelle facilité sa main souple, délicate toujours dirigée par l’intelligence, savait surmonter tous les obstacles ». L’odorat était sollicité avec les fumigations, avec l’attention aux mauvaises odeurs qui émanent du corps des femmes en travail. L’ouïe, quant à elle servait à apprécier le niveau des plaintes des mères pour en déduire l’avancement du travail. À partir du 19e siècle, elle permet d’écouter avec le stéthoscope de Kergaradec puis avec le stéthoscope de Pinard. Bien que des manuels d’obstétrique mentionnent que goûter le liquide amniotique permet de s’assurer que le fœtus ne souffre pas après avoir apprécié la couleur, le goût a tout de même été moins sollicité.
La vue est essentielle, il est difficile de s’en passer surtout en cas de chirurgie.

À partir du 17e siècle, les chirurgiens ont recours aux instruments, les forceps,les leviers, les pinces. Leurs usages n’est pas toujours justifiés, mais permettent d’affirmer une certaine supériorité sur les sages-femmes. Plus tard, avant les 1950, des sages-femmes qui se rendent au domicile des femmes, seules sans aide médicale, n’hésitent pas à utiliser les forceps.
À partir des années 70, monitoring, échographie, péridurale,  la technicisation de la naissance n’a cessé d’évolué.

Aujourd’hui, les cinq sens des soignants sont-ils encore sollicités ? Et qu’en est-il du « tour de main » ?
Cet ouvrage coordonné par Marie-France Morel, historienne spécialiste de la naissance, donne la parole à des spécialistes de la naissance venant de divers pays pour nous apporter un éclairage sur l’évolution de l’accompagnement de l’accouchement.

Titre : Accompagner l'accouchement d'hier à aujourd'hui - La main ou l'outil ?
Auteur : Marie-France Morel
Édition : Erès
Prix : 19,50€