Selon le rapport 2019 de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) le taux de recours à l’IVG est reparti à la hausse en 2018 mais il existe de fortes disparités entre les différents lieux de résidence, les différents âges et aussi en termes d’offre de soins.
En 2018, le nombre d’IVG s’élève en France à 224 300, soit 3% de plus qu’en 2017. Le taux de recours à l’IVG est lui aussi en augmentation passant de 14,8 en 2017 pour 1000 femmes à 15,4 en 2018. Il est d’ailleurs à son maximum depuis 1990.
Dans le Sud, en IDF et dans les DROM, le recours à l’IVG est plus important
Si le taux de recours atteint 15 IVG pour 1000 femmes en France métropolitaine, il passe à 27,8 dans les départements et régions d’outre-mer (DROM). A l’intérieur même de l’hexagone, on note des différences significatives, on l’on passe du simple au double entre le Pays de la Loire avec 10,9 IVG pour 1000 femmes de 15 à 49 ans à 22 pour 1000 et en Provence-Alpes-Côte-D’azur.
Entre 20 et 24 ans le taux de recours est le plus élevé
Globalement, depuis 1995 le taux de recours à l’IVG est à la hausse. Mais encore une fois des différences se dessinent selon les paramètres analysés. Concernant l’âge des femmes, c’est dans la tranche des 20-24 ans que le taux de recours à l’IVG est le plus important avec 27,3% des femmes en 2018, néanmoins, il reste stable. Parallèlement, ce taux a nettement diminué chez les 18-19 ans et augmenté chez les plus âgées.
Où sont pratiquées les IVG ?
Depuis les années 2000, l’accès à l’IVG s’est voulu facilité. Depuis 2004, un decret permet aux femmes de recourir à l’IVG médicamenteuse en médecine de ville avec un gynécologue ou médecin généraliste et depuis 2016 par une sage-femme. Ces plans d’action ont probablement contribué à la diminution des IVG chirurgicales et accentué la pratique d’IVG médicamenteuses, avec un taux de 69% en 2018. Par ailleurs, les cabinets libéraux, les centres de santé, les centres de planification et d’éducation familiale ont réalisé 24% des IVG en France métropolitaine et 38% dans les DROM.
« En 2018, 1 725 médecins (dont 56,6 % de gynécologues) et 248 sages-femmes ont réalisé des IVG en cabinet libéral », soit 300 médecins et 238 sages-femmes de plus qu’en 2017. Près de 3,5% des sages-femmes réalisent des IVG en 2018 (rapportés au nombre praticiens installés en cabinet), selon les lieux on note des différences, à Mayotte les sages-femmes sont 21% et 9% en Occitanie.
Cette prise en charge hors établissement connait des inégalités et reste concentrée dans certaines régions « moins de 10 % des IVG sont réalisées en cabinet libéral en Pays de la Loire et dans le Grand-Est, cette pratique concerne près du tiers des IVG en Provence-Alpes-Côte d’Azur, en Île-de-France et à La Réunion, et plus d’une sur deux en Guyane et en Guadeloupe. La pratique des IVG dans les centres de santé et les CPEF se développe peu à peu, pour atteindre 4 % des IVG en Île-de-France, Nouvelle Aquitaine et en Guyane »
En ce qui concerne l’activité en structure, la majorité des IVG sans pratiquées dans le public (65%).
Source : 224 300 interruptions volontaires de grossesse en 2018 - Drees - Septembre 2019