Si l’on connait déjà l’épuisement des professionnels de santé. Cette méta-analyse, publiée dans la revue Global Advances in Integrative Medicine and Health, révèle que les femmes sont encore plus exposées au stress.
Une équipe de l’université George Washington s’est intéressée au bien-être des professionnelles du secteur de la santé. Elle a examiné comment le bien-être est défini, quels instruments sont utilisés pour le mesurer et la corrélation entre les facteurs professionnels et personnels spécifiques au genre qui ont un impact sur le bien-être des femmes dans le secteur de la santé.
Le bien-être tel que la qualité de vie, le stress, l'épuisement professionnel, la résilience et le bien-être ont été étudiés dans cette méta-analyse regroupant 71 études, issues de 26 pays, entre 1979 et 2022.
Les femmes sont davantage concernées par le stress
Dans près de 25% des articles, il est suggéré que des conditions de travail déficientes et une autonomie professionnelle limitée sont des facteurs qui contribuent à des taux d’épuisement plus élevés chez les femmes que chez les hommes.
Des études indiquent que les femmes ont plus de contraintes de temps, des charges de travail plus importantes, certaines reconnaissent les profonds conflits professionnels que traversent les femmes, car elles ont tendance à être empathiques, compatissantes dans un environnement qui valorise la rapidité.
La réduction de l’épuisement au travail et la satisfaction est liée à un environnement favorable (comme la reconnaissance professionnelle), des horaires flexibles. Une atmosphère de camaraderie aurait également un impact positif. D’ailleurs, les relations personnelles à l’extérieur du travail impactent aussi le bien-être au travail.
Les préjugés sexistes implicites sont cités dans 16% des articles. Ils sont responsables de détresse mentale chez les professionnelles de santé. À titre d’exemple, il s’agit des inégalités de salaire pour un travail égal, du refus de reconnaître les femmes cliniciennes par leur titre, moins de possibilités d’évolution à niveau de qualification similaire aux hommes. Ces préjugés sont retrouvés, quelle que soit la date de l’article et le pays.
Dans 11% des articles, les opportunités de développement professionnel, le mentorat ont un impact positif. Ils permettent un sentiment d’appartenance et une plus grande satisfaction au travail.
Près de 15% des articles portaient sur la relation sur la relation positive entre le bien être, la pleine conscience intentionnelle, la nutrition, l’exercice et le sommeil réparateur. Ces paramètres mériteraient d’être approfondis, car ils sont des pistes pour réduire la fatigue et le stress.
Des méthodes de prévention sont à développer !
Cette étude met en évidence les inégalités de genre dans le monde du travail du secteur de la santé. Plus de stress, plus d’insatisfaction ce qui contribuent à une détérioration du bien-être et qui est susceptible d’impacter négativement la qualité des soins.
Partant de ces données, les auteurs de cette étude appellent à développer des interventions pour améliorer le bien-être des professionnelles de santé et à recourir à des méthodes de prévention (telle que la pleine conscience). Entre santé des femme, pénurie des professionnels de santé et qualité des soins, les enjeux sont nombreux !