Une fois n’est pas coutume, après les années Morzine, puis Marseille, cette année c’est sous le beau soleil automnal du Centre de Congrès à Aix-en-Provence que pas moins de 348 congrétistes se sont retrouvés. COVID oblige, il était également possible de profiter du congrès à distance, 42 inscrits ont ainsi pu suivre les topos depuis chez eux.

Philo, écho, le programme était riche et varié

Il y en avait pour tous les goûts cette année encore : du cœur, du cerveau, du placenta, de la génétique et même de la santé publique étaient au programme. Ajoutez à cela un brin de réflexion philosophique autour de la perception du patient face à l’annonce avec les excellents Pierre Le Coz et Ali Benmaklouf qui ont su confronter leurs regards.

La place était également faite aux jeunes, comme chaque année maintenant, au travers d’un concours soutenu par La Médicale, et ce sont 2 travaux qui ont été récompensés, dont un sur le devenir des femmes avec des kystes ovariens prénataux.

Des ateliers pratiques

Des sessions pratiques, organisées durant les deux après-midis, complétaient les sessions plénières du congrès. Chaque atelier sponsorisé par l’un des 4 principaux constructeurs et animé par des praticiens reconnus dans leur domaine, proposait un topo et une mise en pratique sur une patiente, autour d’une thématique. Ainsi précis anatomique, structuration du dépistage et trucs et astuces étaient délivrés de manière pédagogique et ludique aux participants.

Des pépites

On retiendra parmi les conférences, celle de Léo POMAR, sage-femme de formation au parcours universitaire remarquable, qui s’est fait notamment connaître grâce à ses travaux sur le ZIKA durant son exercice en Guyane. Aujourd’hui en Suisse, son travail sur l’imagerie du cerveau est reconnu au niveau international, il nous a présentait une étude sur le diagnostic anténatal du syndrome d’Aicardi.

Avec beaucoup d’humour et surtout de pédagogie le Dr Amine BOUACHBA de Marseille a présenté une analyse placentaire de l’impact du COVID, de même que le Dr Guillaume MARTINEZ de Grenoble qui nous a réjoui avec un topo un peu décalé mais tout autant passionnant sur les aneuploïdies dans le sperme de chimpanzé et notamment celui d’Alfred, chimpanzé vedette de son étude…

A la pointe de la technologie

L’avenir technologique est lui aussi très prometteur, avec l’apport de l’intelligence artificielle. Le Dr Ferdinand DHOMBRES de Paris a ainsi présenté à l’assemblée l’énorme programme SUOG (pour Smart Ultrasound in Obstetrics and Gynecology) en développement, qui pourra dans l’avenir proche être l’outil majeur de l’échographiste dépisteur en l’assistant dans l’affinement d’un dépistage ou l’élaboration d’un diagnostic, lui indiquant par exemple au fur et à mesure de son examen, les coupes à réaliser pour améliorer par la suite l’expertise qui confirmera ou infirmera une supposition diagnostique, permettant ainsi une meilleure coordination des soins et donc une prise en charge optimisée, bref une révolution à venir !

Enfin une dernière matinée consacrée à la génétique avec l’exploitation de l’outil que représente le DPNI et ses applications actuelles et envisagées qui pourront améliorer encore le dépistage fœtal mais aller bien au-delà de son implication fœtale, à la condition que les connaissances et leurs impacts soient mieux maitrisés.

Aussi ...

Les exposants tels que les constructeurs G.E, PHILIPS, SAMSUNG, CANON ou FUJIFILM , mais aussi les laboratoires GALLIA ou NESTLE/NIDAL, ou les associations SPAMA qui soutient les parents face à la fin de vie et M21 qui accompagne en cas de diagnostic de trisomie 21, agrémentaient de leurs stands les pauses.

Ces 27es journées de Médecine Fœtal ont rempli leurs objectifs : informer, apprendre, et pousser à l’amélioration de sa pratique au quotidien, dans l’intérêt de nos patientes et petits patients en devenir. Rendez-vous pris, même endroit, les 27,28 et 29 Septembre 2023...

Par Aurélie Crozet