Dans un article du Women and Birth, des chercheurs ont compilé les dernières connaissances sur l’aromathérapie et la réduction de la durée et la douleur du travail. Selon eux, cette discipline de la phytothérapie présente des intérêts.
L’aromathérapie utilise l’essence aromatique des plantes, par inhalation ou par massage, à des fins médicales. Elle s’utilise notamment dans le traitement de la douleur. La douleur du travail, bien que physiologique, provoque des changements au niveau du système cardio-respiratoire, en réponse au stress, une acidémie maternelle et une mauvaise contractilité utérine. À ce jour, on dispose d’alternatives à la péridurale pour accompagner la douleur du travail comme l’aromathérapie. Une méthode simple à utiliser avec un coût abordable qui mérite toutefois d’être évaluée.
Evaluation dans une méta-analyse regroupant 17 essais contrôlés randomisés
Les essais ont évalué l’efficacité de l’aromathérapie chez les femmes, à faible risque, en travail. Les auteurs ont inclus les essais dont les définitions sur les huiles essentielles et les méthodes d’application, les niveaux de douleur ainsi que la durée du travail étaient clairs. La douleur et la durée étaient les critères de jugement principaux. Parmi 209 études trouvées, seuls 17 essais répondant aux critères ont été inclus (dont 12 avec des méthodes de randomisation acceptable).
Tableau A : Caractèristiques des essais inclus.
Vakilian and Keramat and Vakilian et al examined the same participants but reported different dimensions and thus are not duplicated
findings. V: Roman chamomile, clary sage, frankincense, lavender, or mandarin; $: acupressure points, taper, compress, footbath, massage, or birthing pool;
x: clary sage, geranium, jasmine, and rose; ¥: lavender, geranium rose, citrus, or jasmine. Abbreviations: 10-LS, 10-point Lickert Scale; A, aromatherapy; C, control; multi, multiparous; NI,
no information; nulli, nulliparous; NRS-11, numerical rating scale-11; primi, primiparous; SPM, standard pharmacological management (sedation, analgesia, anesthesia, or
labor augmentation).
©Women and Birth
Des résultats encourageants mais ...
Les auteurs ont observé que le recours à l’aromathérapie réduisait la douleur lors de la phase de transition du travail (8-10 cm), la durée du travail en phase active et au 3e stade. Par contre, l’aromathérapie n’a pas influencé la césarienne d’urgence, la rupture de la membrane ainsi que la mise en travail spontané. Les huiles essentielles utilisées n’ont pas présenté d’effets négatifs pour la mère et l’enfant. Toutefois, les résultats ne permettent pas de conclure sur la recommandation d’une huile essentielle en particulier même si l’huile essentielle de lavande est la plus utilisée dans les essais.
Ces résultats sont encourageants mais à prendre tout de même avec des pincettes, les essais sont hétérogènes avec de faibles échantillons. Voilà, encore un sujet de recherche à enrichir pour proposer avec des preuves plus robustes l’aromathérapie aux femmes enceintes, désireuses d'alternatives non médicales.
Référence :
Labour Pain Control by Aromatherapy: A Meta-Analysis of Randomised Controlled Trials - Meta-Analysis Women and Birth 2019 Aug;32(4):327-335.