Les sages-femmes françaises se mobilisent contre une injustice : une disparité de rémunération avec les médecins généralistes pour des actes identiques. Pour faire entendre leur voix, elles ont lancé un boycott de certaines consultations.
Dans un climat de tensions croissantes, les sages-femmes françaises se mobilisent pour défendre leur place au sein du système de santé. Cette lutte met en lumière les aspirations d'une profession essentielle en quête de légitimité et de reconnaissance.
Un écart tarifaire au cœur du débat
Depuis le début de l'année 2025, une disparité tarifaire cristallise les tensions : une consultation préventive incluant un frottis est désormais mieux rémunérée chez un médecin généraliste que chez une sage-femme. Cette situation, résultant de la récente convention médicale, a provoqué l'indignation de la profession.
La parité tarifaire pour les actes techniques communs, longtemps considérée comme une norme, a été remise en question par cette nouvelle convention, instaurant une inégalité perçue comme injustifiable par les sages-femmes.
Des actions concrètes pour se faire entendre
Face à ce qu'elles considèrent comme une injustice flagrante, les sages-femmes ont opté pour des mesures radicales. Depuis début février, elles refusent de participer aux bilans préventifs et au programme Handigynéco, deux initiatives gouvernementales majeures.
Ces boycotts visent à interpeller le ministère et à obtenir rapidement l'ouverture de négociations conventionnelles pour restaurer l'équité tarifaire.
Le dépassement d'honoraires : une solution temporaire ?
Pour compenser les écarts de tarification, certaines sages-femmes appliquent un "dépassement d'exigence". Cette option, prévue par leur convention, permet de facturer un supplément pour des conditions particulières de consultation. Cependant, cette pratique est considérée comme exceptionnelle et doit être appliquée avec discernement.
Un espoir de dialogue
Suite à des échanges avec l'entourage du ministre délégué à la Santé, Yannick Neuder, l'Organisation nationale des syndicats de sages-femmes (ONSSF) entrevoit une possible avancée. Une rencontre potentielle avec la direction de la Sécurité sociale a été évoquée, bien qu'aucun agenda précis ni engagement ferme n'aient été fixés pour le moment.
En attendant, les sages-femmes poursuivent leur mouvement, maintenant leurs actions de boycott. Elles espèrent néanmoins une résolution rapide de ce différend, dans l'intérêt des femmes qu'elles accompagnent quotidiennement.
Source : Discriminations tarifaires entre MG et sages-femmes : pourquoi l’Organisation nationale des syndicats de sages-femmes appelle au boycott ? - Medscape - 27 févr 2025.