Selon cette étude française, après un antécédent de thrombose veineuse pendant une grossesse, la récidive survient plus souvent dans le post-partum d’une grossesse ultérieure.
La thrombose veineuse pendant la grossesse ou le post-partum est la 2e cause de mortalité maternelle directe en France. La thrombose veineuse profonde ou phlébite touche environ 1,8 femmes enceintes sur 1000. Elle est la seule maladie touchant les femmes lors de la grossesse à avoir progressé sur les dix dernières années.Les femmes enceintes sont plus à risque de thrombose veineuse et ce risque existe jusqu’à 12 semaines après l’accouchement.
La grossesse, maladie thromboembolique et récidive : une étude évalue la période la plus à risque
En présence d’un antécédent de maladie thromboembolique documentée lors d’une grossesse, le risque de récidive à une grossesse suivante augmente. Pour cette étude publiée dans le Journal of thrombosis and haemostasis, le risque est particulièrement plus important lors du post-partum.
Pour parvenir à cette conclusion des chercheurs français ont évalué le taux d’incidence de récidive de thrombose veineuse au cours d’une grossesse et des suites de l’accouchement ainsi que des facteurs associés.
Des femmes âgées de 15 à 49 ans (n 189) présentant une maladie thromboembolique veineuse documentée lors d’une grossesse ont été suivies jusqu’à la grossesse suivante.
Vigilance après l’accouchement
Parmi les femmes suivies, six récidives sont survenues pendant la grossesse, dont cinq au cours du premier trimestre (taux d'incidence de 106,4 pour 1000 femmes-années) (intervalle de confiance à 95 % [IC] 46,3-226,0) et une lors du troisième trimestre (taux d'incidence 27,0 pour 1000 années-femmes [IC à 95 % 4,8-138,2]).
Les autres récidives, soit onze se sont déclarées dans le post-partum (taux d'incidence 212,8 pour 1000 femmes-années [IC à 95 % 119,9-349,1]).
Pour ces dix-sept évenements, la majorité des femmes ont présenté une thrombose veineuse profonde isolée (n 12), les autres (n 5) ont développé une embolie pulmonaire associée ou non à une thrombose veineuse profonde. Les résultats de l’étude apportent aussi que l’anticoagulation prophylactique a été un échec pour deux femmes pendant la grossesse (33,3%) et pour dix après l’accouchement (90,9%).
La récidive de la maladie thromboembolique était plus susceptible d’être associée à l’obésité (odds ratio 3,34 [IC à 95 % 1,11-10,05, p = 0,03]).
Doses à revoir ?
D’après ces données, il convient de redoubler de vigilance lors du post-partum pour les risques de récidive de maladie thromboembolique chez les femmes ayant déjà présenté cette pathologie à une grossesse précédente.
Mais une question se pose, si la prophylaxie ne s’est pas montrée efficace dans presque 91% des cas, ne faudrait-il pas augmenter les doses alors que l’obésité est le facteur de risque le plus souvent associé ?
Photo de RODNAE Productions: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/homme-en-chemise-boutonnee-blanche-assis-a-cote-d-une-femme-en-robe-a-carreaux-bleu-et-blanc-6129655/