Connue pour ses vidéos sur YouTube mettant en scène des bébés d’un calme olympien dans leur bain, Sonia Rochel, nous fait partager cette nouvelle approche en accord avec la physiologie de l’enfant.
Avec Sonia Rochel, auxiliaire de puériculture depuis plus de 30 ans, exerce à la clinique de La Muette, Paris.
D’où vous est venue l’idée de la thalasso bébé ?
J’ai mis cette pratique en place grâce à une sage-femme qui travaillait en phase avec la physiologie de l’accouchement. Elle exerçait d’ailleurs dans le groupe naissances. Ce groupe, constitué de sages-femmes, d’obstétriciens et de psychologues, travaillait à l’époque à la clinique du Bien-Naître (Paris) qui a fermé entre temps et où j’exerçais également à ce moment-là.
J’ai eu la chance de pouvoir assister à des accouchements dans ce groupe très fermé où généralement seuls les parents et la sage-femme étaient présents. J’ai été agréablement surprise par cette expérience. En effet, les accouchements se déroulaient, dans la pénombre, le respect, avec de la musique, la mère était massée. Je n’avais jamais vu des accouchements aussi beaux, pourtant j’avais beaucoup travaillé en salle de naissance auparavant. A partir de là, j’ai réfléchi à ce que je pouvais proposer d’aussi respectueux pour le bébé et ses parents, dans le cadre de mes compétences d’auxiliaire de puériculture.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur la thalasso bébé ?
Le cheminement a été long, j’y suis allée étape par étape en commençant tout d’abord par ce jet de douche sur la tête du bébé.
L’objectif était de retrouver à travers le bain, les sensations in utero pour donner un état de bien-être à l'enfant. Il est massé avec les jets d’eau. Je privilégie la position fœtale, je l'immerge le plus possible dans l’eau avec seules les narines et la bouche à l’extérieure. Je reproduis des balancements dans l’eau. J’ai réfléchis aussi à comment faire pour éviter qu’un bébé pleure en sortant du bain, chaque phase (déshabillage, bain, séchage, habillage) est importante. C’est un moment où je suis dans une bulle avec le bébé, et bien sûr les parents sont invités. Chaque bain est une expérience unique, j’écoute et je réponds aux besoins du nourrisson.
Au quotidien, est-ce si facile de mettre en place ce type de bain ?
Quand on constate les résultats, il faut bien s’adapter, j’ai tellement de retours positifs que cela demande du don de soi. Par ailleurs, je ne baigne pas tous les bébés tous les jours. Il y a une sorte de casting où je privilégie les naissances difficiles avec instruments, les accouchements par césarienne en urgence, les parents séparés de leur enfant hospitalisé en néonatologie.
Je consacre en moyenne 45 minutes par bébé. Les parents attendent ce moment, c’est leur cadeau.
Avec ce bain, quel message voulez-vous faire passer ?
Le bain est un moment de partage et de bien-être. Je veux qu’on oublie ce que l’on montre aux parents, c'est-à-dire le savonnage hors de l’eau et le récurage. Cet instant doit se dérouler tranquillement. Le respect dans les premiers gestes, les regards et soins ont une extrême importance. Il faut changer la définition du bain. Les parents sont tellement habitués à voir des bébés pleurer au moment du bain qu’ils sont inquiets de voir leur enfant aussi calme à la thalasso. Dernièrement un père a attrapé la main de son bébé pour voir s’il était toujours vivant et une maman africaine pensait que je faisais de la magie vaudou !