Selon cette méta-analyse publiée dans l' International Journal of Gynecology & Obstetrics, traiter les femmes enceintes pour mycoses vaginales avec des antifongiques oraux présenterait des risques fœtaux.
Dans ce travail, 8 études de cohorte et 1 cas-témoins ont été incluses, les chercheurs se sont intéressés aux effets de 2 antifongiques oraux : le fluconazole et l’itraconazole. Lorsque l’infection vaginale est réfractaire aux traitements locaux, les azoles topiques, il arrive qu’une femme enceinte se voit prescrire un de ces 2 azoles oraux. Mais selon l’analyse des 14 534 femmes enceintes utilisant du fluconazole et 1311 femmes enceintes ayant utilisé de l'itraconazole, ces médicaments ne sont pas anodins pour le fœtus.
Risque de cardiopathies, d’anomalies oculaires et d’agénésie de membre
Le fluconazole présenterait des risques de malformations cardiaques avec une fréquence de 1,52% (IC à 95%, 1,28–1,81), supérieure à la valeur de la population générale publiée par EUCOCAT (registre européen pour la surveillance épidémiologique des anomalies congénitales) (0,77%; IC à 95%, 0,76–0,78) et de défaut de membres avec une fréquence de 0,62% (IC 95%: 0,48–0,78), légèrement supérieur à la valeur EUROCAT (0,56%; IC 95%: 0,53–0,58).
Après une exposition maternelle à l'itraconazole pendant la grossesse, des études ont rapporté plus fréquemment des malformations des membres et les malformations cardiaques congénitales, avec une fréquence de 0,82% (95% IC, 0,35–1,62) et 0,82% (IC 95%, 0,35–1,61), respectivement. Le taux d'anomalies oculaires était aussi supérieur à la valeur publiée par EUROCAT,
Par contre, il n’y a pas de preuve que l'administration d'antifongiques par voie orale en début de grossesse soit associée à un risque augmenté d’autres malformations congénitales, d'avortements spontanés ou de mort-nés.
Source :
Fetal outcomes after maternal exposure to oral antifungal agents during pregnancy: A systematic review and meta‐analysis - doi.org/10.1002/ijgo.12993