Fausse-couche, accouchement prématuré, la vaginose bactérienne peut compliquer la grossesse. La traiter serait-elle la solution pour prévenir de ces conséquences ? Une étude a évalué l’efficacité de la clindamycine.
Traiter la vaginose avec la clindamycine
Un essai contrôle randomisé (PREMEVA) a été mené dans 40 centres français. Près de 84 500 femmes enceintes âgées de 18 ans et plus ont bénéficié d’un dépistage systématique de la vaginose bactérienne avant 14 semaines de gestation. L’objectif de l’étude était de déterminer si traiter la vaginose bactérienne avec la clindamycine diminuait le risque de fausse-couche (16 – 21 semaines) et d’accouchement très prématuré (22-32 semaines).
Les femmes avec une grossesse à bas risque étaient randomisées pour recevoir soit un traitement par clindamycine de 300 mg x 2 / jour pendant 4 jours en 1 cure unique, soit une cure puis 2 autres espacées d’1 mois, soit un placebo.
Et les femmes avec antécédent d’accouchement prématuré ont été randomisées dans un bras avec traitement en 1 cure ou dans un bras avec le traitement en 3 cures.
Sur 5630 femmes dépistées positives à la vaginose bactérienne, 2869 présentaient une grossesse à bas risque et 236 une grossesse à haut risque.
Faut-il vraiment traiter la vaginose bactérienne ?
Dans le groupe des grossesses à bas risque, il n’y avait pas de différence entre les 2 bras de traitement et le bras placebo. L’incidence de fausse-couche et d’accouchement prématuré était de 0,8% pour la cure unique de clindamycine, 1,5% pour les 3 cures et 1% pour le placebo.
Concernant le groupe des grossesses à risque, là aussi, pas de différence majeure, puisque les auteurs de l’étude ont noté un taux à 6,6% pour le traitement unique et 4,4% pour le traitement en 3 cures.
Au vue de ces résultats, le traitement de la vaginose bactèrienne par clindamycine n’apporte pas de bénéfice pour prévenir des fausses-couches et des accouchements prématurés. Les auteurs précisent que le traitement doit être reconsidéré chez cette population.
Source :