Selon cette étude, le stress maternel peut perturber le fonctionnement du placenta, impliquant des troubles du développement de l’enfant à naître.
Les études sur le stress maternel fleurissent dans la littérature scientifique. Une d’entre elles parue dans le journal Biological Psychiatry met en évidence une association entre le stress maternel et les mutations de l’ADN mitochondrial placentaire.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont évalué l’exposition à des événements stressant chez les mères et réalisé le séquençage de l’ADN mitochondrial de 365 échantillons. Les évènements stressants ont été évalués à l’aide de la liste validée portant sur 30 éléments générant du stress (LSC-R). Avec un modèle mathématique ils ont rapproché les données de stress maternel et le nombre de mutations géniques dans le génome mitochondrial du placenta.
Contrairement à l’ADN nucléaire, l’ADN mitochondrial a une capacité réduite de réparation ce qui le rend plus susceptible d’accumuler des dommages oxydatifs. Pour les femmes présentant un stress psychosocial élevé (violences sexuelles, maladie physique, mentale …) au cours de leur vie, le nombre de mutations mitochondriales étaient plus élevées. Cette association était significative pour les mutations hétéroplasmiques (β=0.18, 95% CI 0.05-0.31, p=0.01).
Mais qu’est-ce que cela implique ? Les mutations de l’ADN mitochondrial découlant du stress maternel peuvent être des précurseurs de maladies dont l’asthme, l’obésité, le trouble de l’hyperactivité avec déficit de l’attention, l’autisme… Ce qui pourrait expliquer que certaines populations plus exposées au stress aient une descendance plus susceptibles de manifester ces maladies.