La pollution et l’exposition à la chaleur liées au réchauffement climatique seraient associées à des naissances prématurées, des petits poids de naissance et des mortinaissances selon une revue systématique publiée dans le JAMA Network Open.
Pour l'Organisation mondiale de la santé et The Lancet Countdown, l'une des plus grandes conséquences du changement climatique est son association avec la santé humaine. L'American College of Obstetricians and Gynecologists reconnaît même que «le changement climatique est une préoccupation urgente pour la santé des femmes ainsi qu'un défi majeur de santé publique ». L’impact négatif des particules fines et du réchauffement climatique est d’autant plus marqué chez les populations plus vulnérables. D’ailleurs cette thématique a déjà fait l’objet de plusieurs recherches à l’échelle internationale, mais dans cette revue systématique des chercheurs ont étudié plus spécifiquement la population américaine où ces expositions sont plus courantes.
Ils ont évalué l’association entre la pollution de l’air, le réchauffement climatique et les issues de la grossesse. Dans une revue systématique, les chercheurs ont analysé 32 millions de naissances aux Etats-Unis à travers 68 études répondant aux critères d’éligibilité.
Au total 48 études ont retrouvé une association entre exposition aux polluants atmosphériques et complications de la grossesse (prématurité, petit poids de naissance, mort-né). « Par exemple, dans une étude portant sur les particules fines (inférieures à 2,5 micromètres) générées par le trafic à Los Angeles et dans le comté d'Orange, en Californie, Wu et al ont constaté que les naissances prématurées ont globalement augmenté de 3% (IC à 95%, 1% à 6%), les accouchements de moins de 35 semaines ont augmenté de 7% (IC 95%, 3% -12%), et les accouchements de moins de 30 semaines ont augmenté de 18% (IC 95%, 10% -26%) ».
Trois études ont trouvé un risque accru de naissances prématurées pour chaque augmentation de température de 5,6 ° C. L'analyse par Basu et al a révélé un risque accru de 15,8% (IC à 95%, 5,0% à 27,6%) de faible poids à la naissance au troisième trimestre et de 13% (95 % IC, 4,1% -22,7%) pour toute la grossesse. Selon l’étude de Ha et al, il y aurait une probabilité augmenté de 6% de mortinaissances pour chaque augmentation de 1,0 ° C au cours de la semaine précédant l'accouchement entre mai et septembre.
Les issues défavorables de la grossesse sont accrues pour certaines études chez les femmes de groupes minoritaires, qui sont pour les auteurs, plus susceptibles d’habiter proche d’une centrale électrique ou proche d’une source importante de pollution atmosphérique.
Devant ces résultats probants, des mesures efficaces et rapides des politiques s’imposent vraiment pour mettre fin au réchauffement climatique et réduire la pollution atmosphérique. Les conséquences négatives pèsent sur la santé!
Référence :
Association of Air Pollution and Heat Exposure With Preterm Birth, Low Birth Weight, and Stillbirth in the USA Systematic Review - JAMA Netw Open. 2020;3(6):e208243. doi:10.1001/jamanetworkopen.2020.8243