Si la transplantation d’utérus de donneuse vivante se généralise à travers le monde, celle provenant d’une donneuse décédée est une première mondiale. Elle a eu lieu au Brésil.
Cette prouesse médicale a été relayée dans un article du Lancet. Une jeune femme de 32 ans, atteinte du syndrome de Mayer Rokitansky Küster Hauser, une aplasie congénitale de l’utérus et de la partie supérieure du vagin, a bénéficié d’une transplantation utérine à la clinique de São Paulo en 2016. L’utérus provenait d’une donneuse, 3e pare, de 45 ans, décédée d’un AVC.
La receveuse a présenté une récupération post-opératoire satisfaisante, ses cycles menstruels sont apparus 37 jours après la transplantation.
Après un traitement par immunosuppresseurs, la grossesse est survenue 7 mois après la transplantation avec un premier transfert d’embryon congelé. En effet, un cycle de FIV, réalisé 4 mois plus tôt avait permis à la jeune femme d’obtenir 8 blastocystes cryoconservés.
La patiente n’a manifesté aucun signe de rejet après l’intervention ni même pendant la grossesse.
Aucun trouble de la croissance fœtale et d’anomalies vasculaires n’ont été rapportés.
Au final, la jeune femme a donné naissance par césarienne, à la 36e semaine de gestation, à petite fille de 2550 g, en bonne santé. Lors de l’intervention, l’utérus a été retiré afin de stopper le traitement immunosuppresseur.
Sept mois après l’accouchement, l'enfant se développe normalement.
Cette technique offre de nouvelles perspectives de grossesse aux femmes atteintes d’infertilité, avec l’avantage, comme le signale les auteurs de l’étude, d’éviter une intervention chirurgicale aux donneuses vivantes.