L’ANESF vient de sortir les résultats d’une enquête sur le bien-être des étudiant-e-s sages-femmes. Le constat 2023 est tout aussi alarmant que le précédent issu de l’enquête de 2018.
Vocation, passion, patience, résistance physique et mentale, exercer la profession sage-femme n’est pas un long fleuve tranquille. Alors pour donner l’envie de s’orienter vers la voie de la maïeutique et de ne pas démotiver ceux et celles qui ont sauté le pas, prendre soin des étudiants parait indispensable !
Mais voilà que les résultats de l’enquête de l’Association nationale des étudiant-e-s sages-femmes (ANESF) sont préoccupants. À l’instar de l’enquête de 2018, des étudiant-e-s sages-femmes (ESF) ont été questionné-e-s sur le niveau de vie matériel de l’étudiant⋅e, la santé de l’étudiant⋅e, et le vécu de l’étudiant⋅e dans sa formation. Compte tenu des évènements, d’autres thématiques ont été rajoutées à savoir la période de la crise sanitaire et la crise de la profession avec un réel manque d’attractivité et les nombreuses grèves réalisées.
Les étudiant-e-s se sont emparés de ce sujet puisque 2 241 réponses ont été apportées, soit un taux de réponse de 56%.
Les résultats essentiels
La précarité augmente encore avec une situation matérielle et financière assez marquante puisque le coût de la rentrée a encore augmenté de 4,27% et il faut savoir que la rémunération des étudiant-e-s n’est que de 2,80€ brut par mois à partir de la 4e année d’étude. Un-e étudiant-e sur trois déclare sa situation financière mauvaise voire très mauvaise si bien que 29 ,2% doivent travailler en période scolaire et pour 35,7% cette activité est nécessaire.
Leur santé est laissée pour compte. Si près de 90% de la population étudiante âgée entre 18 et 24 ans pratique une activité sportive, les ESF ne sont que 55%. Ils sont également 50% à renoncer aux soins faute de temps ou de moyens financiers (pour 18%).
Le vécu de la formation est plutôt négatif avec 8 ESF sur 10 qui se sentent stressé-e-s depuis l’entrée en formation. Il est à noter que 20% ont reçu un traitement inégalitaire ou des discriminations, ce taux est en hausse par rapport à l’enquête de 2018 (15%) et pire encore 61% déclarent de la maltraitance en stage (59,29% morale, 38,14% verbale et 2,57% physique).
Ces chiffres ne jouent pas en faveur d’une attractivité de la profession : 20% de places vacantes en 2e année en 2022 dans un contexte de pénurie globale. Parmi les ESF interrogé-e-s, presque 30% déclarent que la profession ne permet pas de s’épanouir.
Face à ce constat, pire que le précédent, des perspectives nouvelles sont nécessaires pour ne pas détériorer davantage le bien-être des ESF !
CP ANESF 03/04/2023