Ce 5 décembre 2018, l’Association nationale des étudiants sages-femmes (ANESF) a tenu une conférence de presse pour communiquer les résultats de l’enquête Bien-être des étudiant.e.s sages-femmes, le constat est sans appel, le « code rouge » est déclenché !
Le mal-être des étudiant.e.s sages-femmes, on en parle ? Ce n’est pas un mythe, et pour appuyer de façon objective ce ressenti, l’ANESF a lancé l’enquête Bien-être le 12 mars 2018 sur 1 mois.
Nombreux, 2430 étudiants ont répondu au questionnaire portant sur la santé physique, psychologique, le vécu de leur formation ainsi que sur leur vie matérielle. Un taux de réponse brut de 60% a été récolté, ce qui témoigne bien du besoin des étudiant.e.s de s’exprimer sur cette thématique.
Les étudiant.e.s sages-femmes broient du noir
Plus la formation avance, plus la santé des étudiant.e.s s’essouffle, et ils sont 41% à déclarer cet impact sur leur vie. Les difficultés de sommeil contribuent à cette dégradation de leur santé. Avec les stages de jour et de nuit, alternés avec les cours intenses, 57% sont insatisfaits de leur sommeil.
Au-delà du rythme des études, le poids de la formation écrase la santé mentale des étudiants : « 8 sur 10 se sentent stressés depuis qu’ils sont entrés dans la formation » et ce stress augmente eu fur et à mesure du cursus. Parmi les raisons, l’enquête met en lumière la quantité de travail et les stages avec respectivement 23% et 31%. Des situations discriminatoires fragilisent également les étudiants et pour près de 50%, elles tiennent du fait de leur statut.
Avec cet état de mal-être, la question de s’orienter vers d’autres études ou de suspendre le cursus se pose et parmi les raisons déclarées, l’une d’entre elles a été mentionnée pour 621 des interrogés : « Je ne supportais plus la formation ».
Seuls face au stress ?
Si le rythme des études contribue à l’épuisement de ces futurs professionnels, le soutien de leurs pairs fait défaut : «1 tiers des étudiant.e.s sages-femmes (34,5%) ne se sent pas ou peu accompagné.e.s par l’équipe enseignante. » et pire encore, « 1 tiers des étudiant.e.s sages-femmes expriment un sentiment de maltraitance de la part de l’équipe pédagogique ». Mais du côté des sages-femmes cliniciennes le constat n’est guère plus satisfaisant « 61% des étudiant.e.s sages-femmes ressentent de la maltraitance en stage ».
Enseignerons-nous la maltraitance à ces futurs professionnels ?!
Les sages-femmes d’aujourd’hui doivent s’emparer de ce sujet, pour que ces futurs sages-femmes soient soutenu.e.s par leurs pairs et qu’ils/elles puissent s’épanouir dans leur formation afin d’assurer par la suite des soins bienveillants auprès des mères et des nouveau-nés. Car ne parle t-on pas, aussi de transmission « intergenerationnelle » de la violence ? …
Source : Enquête Bien-être de l'ANESF menée entre le 12 mars et 12 avril 2018 -