Des maternités fermées, des sages-femmes assignées ou réquisitionnées, les sages-femmes lancent le « code noir » ce dernier week-end de septembre pour crier leur manque de reconnaissance.
La colère des sages-femmes augmente et on peut dire que les dernières annonces du ministre de la Santé lors de la visioconférence du 16 septembre a fait déborder un vase déjà plein.Les mesures abordées par Oliver Véran ne répondent pas aux enjeux de la profession, ni même à ceux de notre système périnatal.
Alors même si à partir de janvier 2022, les sages-femmes hospitalières recevront une prime de 100 euros net et une hausse de salaire d'environ 100 euros brut par mois, cela reste en deçà d’une revalorisation en cohérence avec l’augmentation grandissante des compétences.
D’ailleurs, cette revalorisation n’est même pas à la hauteur de ce qui est recommandé dans le rapport de l’IGAS, sorti quelques jours plus tôt (624€ net mensuel).
Mais le côté salarial n’est pas l’unique problématique puisque la reconnaissance du statut médical reste bafouée et aucune mesure ne fait part d’actions pour contrebalancer le manque de moyens humains dans les hôpitaux.
Si au cours de l’été, le CNOSF alertait les pouvoirs publics d’une pénurie de sages-femmes, au vu des mesures annoncées, les questions sur l’attractivité de la profession et sur un meilleur accompagnement des femmes en favorisant « une sage-femme, une femme » restent en suspens…
Pour ce mouvement de grève, on sent bien que le ras-le-bol a gagné l’ensemble de la profession. En effet, selon la secrétaire générale de l’ONSSF "plus de 50% des cabinets de sages-femmes libérales se sont signalés comme étant fermés ce week-end" et a elle a aussi rapporté que "150 maternités ayant 100% de grévistes avec des maternités privées ont fermé leurs portes et des réquisitions et assignations dans les maternités publiques" (AFP) .
Une autre journée de mobilisation de la profession est prévue le 7 octobre prochain, à Paris. A suivre….
Photo de Max Vakhtbovych provenant de Pexels