La maternité, l’amour et le baby blues sont expliqués par les neurosciences dans ce livre passionnant, écrit par des spécialistes en psychiatrie et neurosciences.
Que diriez-vous de plonger dans le cerveau maternel ? Si le corps des femmes enceintes change au fil de la grossesse, le cerveau aussi ! Il se transforme, il change de forme et d’activité, il connait de profonds bouleversements, pourtant on en parle peu. Les neurosciences périnatales sont une discipline émergente qui s’interesse aux relations entre le corps et le cerveau, un lien déterminant pour comprendre comment la mère perçoit le fœtus dans son ventre ou ce qu’elle ressent au contact de son bébé. Deux specialistes, Hugo Bottemanne, psychiatre, chef de clinique à l’hôpital de la Pitiè-Salpétrière et chercheur en neurosciences à l’Institut du Cerveau, et Lucie Joly, psychiatre et responsable de la psychiatrie adulte périnatale dans plusieurs hôpitaux de l’AP-HP ont pris le pari de décrypter le cerveau des mères.
Avec l’apport des neurosciences, ils intègrent l’intéroception maternelle, c’est-à-dire les signaux corporels internes. Que se passe t-il dans le cerveau d’une mère lorsque son bébé bouge ? Ou bien lorsqu’elle commence à l’aimer plus que tout ?
Pour mieux comprendre les mécanismes du cerveau maternel, les auteurs nous emmenent dans un long voyage. La mère, en tissant les liens avec son enfant, mobilise tout son système neuronal. Le cerveau s’ajuste au fur et à mesure de la grossesse, mais ce n’est pas si simple, il peut rencontrer des difficultés et c’est alors que survienne une dépression du post-partum ou bien des troubles du sommeil…
Avec cet ouvrage, les neurosciences deviennent plus accessibles.
Extrait
« En 1971, une étude spectaculaire réalisée par Marian Diamond chez l’animal montre par exemple que la grossesse remodèle l’architecture du cerveau. Une autre étude par imagerie cérébrale réalisée chez neuf mères montre que la taille et le volume du cerveau diminuent tout au long de la grossesse, avec une perte maximale au moment de l’accouchement, et un rétablissement progressif du volume normal aux alentours du sixième du postpartum. Certaines études suggèrent ainsi une diminution de 5 à 15% de la taille du cerveau maternel pendant la grossesse, se rétablissant ensuite dans les mois après l’accouchement !
Ces changements cérébraux pourraient être dus aux effets des hormones comme les oestrogènes et le cortisol.»