Pour réduire les déchirures obstétricales de 3e et 4e degré, l’hôpital Medway, en Angleterre, a mis en place plusieurs mesures pendant 1 an. Les résultats ont été publiés dans the European Journal of Obstetrics & Gynecology and Reproductive Biology.
Lancement du projet STOMP
L’équipe médicale a inclus 3902 naissances vaginales pendant 12 mois après le lancement du projet STOMP (Stop Traumatic OASIS Morbidity Project). Ce projet a été adopté par tout le personnel, avec un programme d’ateliers et une campagne de publicité pour promouvoir leur engagement. Les données ont été recueillies pour toutes les déchirures de 3e et 4e degré 1 an après l’initiation du projet.
Plusieurs actions pour réduire les déchrirures 3e et 4e degré
Après analyse des données et discussion des cas de déchirures de 3e et 4e degré (taux global de 4,7% dans le centre), les actions du projet STROMP basées sur la « position, communication, vitesse » consistait à :
Eviter la position semi-couchée, allongée et encourager le redressement de la patiente
Assurer une excellente communication avec la femme pendant la phase active du travail afin de favoriser une poussée plus contrôlée et diminuer les efforts expulsifs au couronnement de la tête
Maintenir simplement avec la main pour ralentir la vitesse d’expulsion (pas de manipulation manuelle ou de manœuvre de Ritgen), absence ou une minime traction des épaules.
Réduction des déchirures compliquées
Le taux moyen de déchirures de 3e et 4e degré sur 11 mois était réduit à 2,2% versus 4,7% (taux global avant le projet). Le 1er mois marqué par une augmentation de ces déchirures liée à un défaut d’informations pour la mise en œuvre de STOMP a été écarté. Malgrè tout, les auteurs ont noté une réduction significative de ces déchirures sur les 5 premiers mois, passant de 4,7% à 1,51%.
Pour les accouchements instrumentaux, le taux des déchirures est passé de 8,41% à 1,62%.
Une plus-value pour l'ensemble de ces actions ou bien pour l'une d'entre-elles?
Ces pratiques simples et peu couteuses ont conduit à une réduction significative des déchirures obstétricales compliquées. Est-ce l’ensemble de ces actions ou une en particulier qui aurait permis cette réduction ?
Les auteurs ne peuvent pas apporter de réponse. D’autant que dans la littérature, les données sont contradictoires. Une analyse rétrospective de deux populations en Scandinavie avait montré une incidence significativement plus faible de déchirure de 3e et 4e dans la population avec soutien manuel sur le périnée et du sommet au couronnement. Une revue Cochrane n'avait conclu à aucune preuve pour une différence entre le « hands on et le hands off » sur ces lésions périnéales.
Reste alors les bénéfices d’une bonne communication avec la patiente et sa position à l’accouchement…
Source :
Can the incidence of obstetric anal sphincter injury be reduced? The STOMP experience
Basu M, Smith D, Ewads R; STOMP project team - Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol. 2016; 202:55-9