Marginalité, répugnance pour certaines femmes, le placenta est pour d’autres un véritable élixir de santé si bien qu’elles sont prêtent à le consommer sous diverses formes après l’accouchement. Mais pourquoi un tel engouement pour cette galette (du latin) si particulière ?
La placentophagie est une pratique devenue à la mode au cours de la dernière décennie et notamment aux Etats-Unis. Cette pratique serait une alternative pour mieux récupérer après un accouchement.
Une étude publiée dans le Journal of Obstetric, Gynecologic, & Neonatal Nursing (JOGNN) a tenté de mieux comprendre les croyances et les connaissances des femmes aux États-Unis et au Canada s’adonnant à cette pratique face à l’absence de données scientifiques sur ces avantages.
Pour y parvenir, ils ont eu recours à une enquête transversale ainsi qu’à des groupes de discussion en ligne. Les participantes enceintes ou ayant accouché dans les 12 derniers mois ont été recrutées via des sites parentaux, des articles en ligne et des réseaux sociaux.
Sur 1088 participantes, 271 ont consommé leur placenta, soit 24,9%.
Les femmes des Etats-Unis étaient plus susceptibles de pratiquer la placentophagie que celles du Canada ainsi que celles dont l’accouchement s’était déroulé sans complications (OR = 0,56, IC à 95% [0,37, 0,85]).
Placentophagie : Certaines sont prêtent à renouveler l’expérience
Près de 91% de celles ayant déjà fait l’expérience de la placentophagie se déclarer prêtes à recommencer. Selon les femmes interrogées, manger son placenta présenterait des avantages dont la diminution de la dépression du post-partum (50,4%), une augmentation des réserves en fer (50,6%), une diminution de la fatigue (44,7%), une amélioration de la lactation (41,7%).
Pour d’autres l’idée de « manger le placenta n’était pas appétissante »
Malgré tout, elles étaient 68 à évoquer un manque de preuves pour prendre leurs décisions concernant cette pratique: «J'aurais besoin d'études à long terme pour montrer toute preuve des avantages ».
Vingt-trois femmes ont déclaré qu’elles ne consommeraient plus leur placenta en raison d’une absence de bienfaits (9) et pour des effets négatifs (4, maux de tête, étourdissement, humeur émotionnelle pire).
La raison la plus fréquemment donnée pour ne pas manger le placenta était pour 30% des femmes son aspect rebutant.
Parmi les risques évoqués par les participantes, il y avait le manque de réglementation sur la préparation (encaspulation), la crainte de manipulation inappropriée mais aussi le risque d’infection.
D’autres études sont nécessaires
À en lire les résultats de cette étude, les croyances des femmes sur la placentophagie se construisent autour de la prévention de la dépression du post-partum et de la restauration de l’équilibre hormonal, néanmoins la préparation du placenta reste une préoccupation. Alors faut-il établir des normes de préparation ou chercher des preuves solides des bienfaits thérapeutiques du placenta ?
Il semblerait que la 2e option soit plus raisonnable, surtout d’un point de vue français. En effet, pour rappel, considéré comme un déchet biologique, le placenta est incinéré et ne peut être donné aux parents.