Pour la première fois l’HAS publie des recommandations pour mieux accompagner les femmes lors de l’accouchement.
La dénonciation d’interventions non justifiées à l’accouchement a poussé les sociétés savantes à revoir les pratiques professionnelles en favorisant la physiologie de la naissance. La France compte 800 000 naissances par an et si dans la majorité des cas elles se déroulent sans complication, elles se caractérisent par une forte médicalisation, même pour les accouchements à bas risque. Pour respecter la physiologie de la naissance, les choix des couples tout en garantissant une sécurité pour la mère et l’enfant l’HAS propose aux professionnels des recommandations sur l’accouchement et l’accueil du nouveau-né en salle de naissance.
Réduire les interventions médicales à l’accouchement
Les femmes concernées par ces recommandations sont celles présentant un risque obstétrical faible durant la grossesse et l’accouchement. Les préconisations débutent de l’admission de la patiente en salle d’accouchement à la naissance, et mettent l’accent sur la personnalisation du suivi. L’information éclairée et le dialogue avec le couple sont primordiaux et constituent un des premiers objectifs de la prise en charge.
En l’absence d’évènements intercurrents, il est recommandé de proposer un toucher vaginal toutes les 2 à 4h ou avant si la patiente, le demande, de favoriser sa mobilité et la consommation de liquides clairs. En ce qui concerne l’appréciation du bien-être fœtal « après avoir préalablement informé la femme des bénéfices et des risques de chaque technique, il est recommandé de lui laisser le choix d’une surveillance continue ou discontinue, si les conditions d’organisation de la maternité et la disponibilité permanente du personnel le permettent, à savoir un praticien par femme en cas d’auscultation intermittente ».
Une fois en phase active, une intervention est à envisager (amniotomie puis oxytocine), si la vitesse de dilatation est inférieur à 1 cm/4h entre 5 et 7 cm ou inférieur à 1cm/2h au-delà de 7 cm.
Au moment des efforts expulsifs, il n’y a pas d’argument pour recommander une technique de poussée, la femme pousse de la façon qui lui semble la plus efficace. La délivrance physiologique comprend l’administration d’oxytocine, elle doit faire néanmoins partie des informations préalables à donner à la patiente. En cas de rétention placentaire non hémorragique, la délivrance artificielle s’envisage à partir de 30 minutes sans excéder 60 minutes.
L’accueil du nouveau-né
Dans ces préconisations, il est aussi question de favoriser la relation mère-enfant, tout en améliorant la qualité des soins. Elles concernent le nouveau-né à terme qui a baigné dans un liquide amniotique clair.
Après évaluation clinique du nouveau-né, il est recommandé de différer au moins, après la 1ère heure, les soins de routine (pesée, mesures, températures). Mais la surveillance toutes les 15 minutes de la mère et l’enfant durant les 2 premières heures s’impose et doit être consignée par le soignant qui l’a effectué. Le contact précoce de la mère et du bébé sont favorisés tout en veillant à la prévention du malaise du nourrisson (information, présence d’une tierce personne, dégagement du visage).
Le bébé doit bénéficier d’un examen clinique réalisé par la sage-femme avec consentement des parents. L’aspiration, le dépistage de l’atrésie des choanes ou de l’œsophage ne sont pas systématiques.
Source : has-sante.fr