L’accouchement dans l’eau partage les professionnels de santé. Plus de risques néonatals et maternels ? Une étude publiée dans la revue Birth divulgue des résultats plutôt rassurants.
Peu de maternités proposent d’accoucher dans l’eau. S’il existe des contraintes en termes d’entretien des baignoires et des appréhensions sur la naissance aquatique souvent considérée à risque, une étude de l’université du Michigan se veut rassurante. Selon elle, les naissances dans l’eau seraient aussi sûres pour la mère et son enfant que les naissances « terrestres ».
Pour en arriver à cette conclusion, les auteurs ont mené une étude comparative rétrospective observationnelle dans deux hôpitaux, aux États-Unis. Ils ont inclus 397 accouchements dans l’eau et 2025 accouchements classiques, où des critères ont été écartés : les naissances < 37 sa, les accouchements sous anesthésie péridurale, la présente de liquide teinté, de chorioamniotite et les patientes avec IMC > 40.
Ils ont évalué les issues néonatales (score d’Apgar, hospitalisation en unité de soins intensifs (USIN)) et maternelles (déchirures périnéales, hémorragie du post-partum). Leurs résultats montrent :
Qu’il n’y a pas de différence significative entre les accouchements dans l’eau et terrestres concernant les scores d’Apgar : < 7 à 1 minute (rétrospectivement 10,3% vs 8,3%), < 7 à 5 minutes (0,5% vs 0,6%). De même pour l’hospitalisation en USIN avec 1,8% vs 2,5%.
Les patientes mettant au monde leur enfant dans l’eau étaient plus susceptibles d’avoir un périnée intact (65,5% vs 61,8% pour les naissances classiques), moins de déchirures de 1er et 2e degré (34,5% vs 38,2%). Les déchirures ne nécessitant pas de suture étaient plus importantes dans le groupe aquatique (65,5%) que dans le groupe terrestre (52%).
Le taux d’hémorragie du post-partum était similaire dans les 2 groupes : 9,7% lorsque la naissance est aquatique et 7,8 % lorsque la naissance est terrestre pour les pertes sanguines ≥ 500 ml et 1,3% vs 2,7% pour les pertes ≥ 1000 ml.
Les auteurs concluent que les risques maternels et néonatals ne sont pas majorés quand la mère accouche dans l’eau et encouragent même les structures hospitalières à proposer plus souvent cette alternative aux femmes. Par ailleurs, si ces données sont rassurantes, l’étude présente quelques biais dont le faible échantillon d’accouchement dans l’eau.
Source :
A retrospective comparison of waterbirth outcomes in two United States hospital settings - Birth - December 2019 - doi.org/10.1111/birt.12473