« Manger équilibré » est recommandé pour la population générale et encore plus pour les femmes enceintes. Concernant le poisson, entre le mercure, toxique, qu’il peut contenir et les oméga-3, intéressants pour ses propriétés anti-inflammatoires, quelle consommation de poisson conseiller aux femmes enceintes pour favoriser une bonne santé métabolique de l’enfant ? Une étude publiée dans le Jama Network nous éclaire.
Des enfants ont été suivis jusqu’à l’âge de 6 à 12 ans
Des chercheurs ont étudié s’il existait une association entre consommation de poisson pendant la grossesse et bénéfices sur la santé métabolique de l’enfant. Pour cela, ils ont réalisé une étude de cohorte prospective qui a inclu 805 dyades mère/enfant. Les enfants ont été suivis jusqu’à ce qu’ils soient âgés entre 6 et 12 ans. La consommation de poisson a été évaluée par questionnaire et la concentration de mercure a été mesurée dans le sang maternel et sang du cordon. Chez les enfants, les chercheurs ont calculé le score du syndrome métabolique en mesurant le tour de taille, la pression artérielle, la concentration en triglycérides, HDL-cholesterol et insuline. Le score pouvait fluctuer entre -3,9 et 7,5 (un score plus élevé étant délétère). Des cytokines ont été aussi mesurées dans le plasma des enfants.
Manger du poisson pendant la grossesse est bénéfique mais…
La consommation de poisson, 1 à 3 fois par semaine (recommandations américaines) pendant la grossesse était associée à une diminution d’1 unité standard du score métabolique comparativement à une consommation inférieure à 1 poisson par semaine
Par contre, il n’a pas été observé d’avantage quand la consommation de poisson était supérieure à 3 par semaine.
Lorsque la concentration maternelle en mercure était élevée, le score du syndrome métabolique augmentait aussi.
Il a été également observé des taux réduits de cytokines et d’adipokines pro-inflammatoires chez les enfants dont les mères ont consommé du poisson de façon modérée ou élevée pendant la grossesse par rapport à une consommation faible.
Les enfants étaient plus susceptibles de développer une maladie métabolique quand il y avait une faible consommation de poisson par la mère et une exposition au mercure plus forte.
Manger du poisson était donc bénéfique pour la santé de l’enfant mais à condition que les apports soient modérés, 1 à 3 fois par semaine, et que leur concentration en mercure soit faible.
En France, L’INPES conseille aux femmes enceintes de consommer « du poisson 2 fois par semaine dont au moins un poisson gras, en veillant à diversifier les espèces de poissons » et « d’éviter l’espadon, le marlin et le siki ».
Références :
Association of Fish Consumption and Mercury Exposure During Pregnancy With Metabolic Health and Inflammatory Biomarkers in Children - JAMA Netw Open. 2020;3(3):e201007. doi:10.1001/jamanetworkopen.2020.1007.
Mangerbouger.fr
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