L’allaitement maternel est la meilleure alimentation pour le nourrisson et nous connaissons bien les recommandations de l’OMS selon lesquelles un allaitement maternel exclusif est conseillé jusqu’à 6 mois. Mais lorsque les parents optent pour un lait infantile, il n’est pas toujours facile de les conseiller, avec le choix important proposé par les industriels. D’ailleurs, connaissez-vous le lait de chèvre, une alternative au lait de vache?
Les préparations infantiles à base de lait de chèvre sont moins connues, pourtant elles ne sont pas nouvelles. En effet, une coopérative d’éleveurs de chèvres basée en Nouvelle-Zélande en fabrique depuis plus de 20 ans (Dairy Goat Co-opérative – fabricant de Capricare ®)! Elle est même celle à avoir commercialisé le premier lait infantile au lait de chèvre dans le monde. Si on en parle moins en France, c’est parce que ces formules sont autorisées sur le marché européen que depuis 2013 et commercialisées en France depuis 2015 (sous le nom de Capricare ®).
Sur le plan nutritionnel, la formule répond aux besoins nécessaires des nourrissons. Cette préparation a fait l‘objet de plusieurs études. Celles sur la croissance ont montré que les enfants, en bonne santé, se développaient de façon similaire avec préparation à base de lait de chèvre par rapport à ceux nourris avec une préparation à base de lait de vache. Une autre étude a également mis en évidence qu’il n’y avait pas de différence des niveaux d’hémoglobine et de folates entre les enfants allaités au sein et ceux nourris au lait de chèvre. D’ailleurs, ce type de péparation présenterait des spécificités qui la rapprocheraient davantage de la composition du lait maternel versus le lait de vache.
Si les parents souhaitent alimenter leur enfant avec du lait de chèvre, c’est donc possible mais ils doivent acheter une préparation dont la composition répond à la directive européenne 2006/141/CE. Un lait non spécifique l’exposerait à des risques de carences nutritionnelles, tout comme d’ailleurs les jus végétaux (amande, riz…) et les laits d’autres animaux (jument, ânesse).
En respectant cette condition, le lait de chèvre pourra être indiqué en première intention ou bien en relais de l’allaitement maternel. En revanche, il ne sera pas donné en cas d’allergie avérée aux protéines du lait de vache (allergie concernant 2 à 3% des nourrissons).
Références :
Randomized, double-blind comparison of growth in infants receiving goat milk formula versus cow milk infant formula
C Grant, B Rotherham, S Sharpe, R Scragg, J Thompson, J Andrews, C Wall, J Murphy and D Lowry J. Paediatr. Child Health (2005)41, 564–568
Nutritional adequacy of goat milk infant formulas for term infants:a double-blind randomised controlled trial
Shao J. Zhou, Thomas Sullivan, Robert A. Gibson, Bo Lonnerdal, Colin G. Prosser, Dianne J. Lowry and Maria Makrides British Journal of Nutrition
Russian clinical trials comparing allergy to goat and cow milk in infants and young children. Denisova SN, Vakhrameeva SN, Ivanina EK, Konno VI (2003)
Formula ‘Nanny’ in diet therapy of atopic dermatitis in infants. Voprosy Detskoi Dermatolgii 1: 86-89 Denisova SN, Sentsova TB, Belitskaya M Yu, Korotkova TN, Balabolkin II, Yukhtina NV, Vakhrameeva SN (2004) Voprosy Detskoi Dermatolgii 3: 42-46