Avec une efficacité controversée dans la réduction du risque d’accouchement prématuré, la progestérone quel que soit le mode d’administration, expose les femmes au risque de cholestase gravidique.
Un article de la revue Prescrire rappelle que la progestérone par voie orale pendant la grossesse augmente le risque de cholestase. Elle rapporte aussi une étude dans laquelle le risque de cholestase gravidique serait identique en cas de traitement par voie vaginale.
L'étude en question a inclus 726 femmes, dont 174 présentaient une cholestase gravidique et 522 étaient indemnes de la pathologie hépatique. Les chercheurs ont étudié le taux de traitement par progestérone dans le groupe avec cholestase gravidique. Le traitement comprenait 200 mg par jour de progestérone en intra-vaginal, à partir de la 16e semaine de grossesse, quand un col court était dépisté à l’échographie systématique, jusqu’à 36 semaines.
Parmi les femmes présentant une cholestase gravidique, 4,6% étaient exposées à la progestérone pendant la grossesse alors qu’elles étaient 1,1% dans le groupe témoin [intervalle de confiance à 95% 1,4 –11,7]).
Compte tenu de l’absence d’efficacité démontrée de la progestérone dans la réduction du risque d’accouchement prématuré, doit-on faire courir aux femmes le risque de développer une cholestase pendant la grossesse avec la surveillance et les conséquences qu’elle implique ?
En tout cas, comme le conclut cette étude, si la patiente manifeste un prurit, il semble judicieux de réaliser un test diagnostique pour confirmer ou non une cholestase hépatique.