Il n’y a pas si longtemps, une trentaine d’années environ, les articles scientifiques suggéraient de limiter les activités physiques pendant la grossesse afin d'éviter des complications. Depuis, les données scientifiques révèlent les effets positifs d’une activité physique sur la santé de la mère et l’enfant pourtant les peurs restent encore ancrées chez les femmes enceintes, leur entourage, mais aussi chez certains professionnels de santé. Alors, finissons-en avec les idées reçues !
1. L’activité sportive maternelle régule le poids de naissance de l’enfant
Des études ont montré que les enfants nés de mères ayant une activité physique pendant la grossesse présentaient une masse graisseuse inférieure, comparativement aux enfants de mères sans activité sportive et ceci est d’autant plus significatif à l’âge de 5 ans. Ces enfants sont donc moins susceptibles d’être en surpoids, obèses ou de développer un diabète.
2. Le sport réduit les complications pendant la grossesse
Pratiquer du sport régulièrement pendant la grossesse, c’est aussi réduire la prise pondérale et par conséquent diminuer les risques de diabète gestationnel, de macrosomie fœtale et de souffrance fœtale.
Les risques du diabète gestationnel peuvent être significativement réduits lorsqu‘une activité physique est commencée avant la 20e semaine de grossesse.
Aussi, 140 minutes d’activité physique hebdomadaire sont nécessaires pour réduire de 25 % l’apparition de diabète gestationnel.
L’activité physique réduit en moyenne le risque de pré-éclampsie de 41% .
3. Les extractions instrumentales sont moins nombreuses
Pratiquer une activité physique pendant la grossesse, c’est aussi agir sur le taux d’extractions instrumentales. Selon des études, le risque est réduit de 24%.
4. Des effets positifs sur le développement neuromoteur de l’enfant
Des données scientifiques ont mis en évidence un meilleur score de Brazelton au 5e jour de vie des nourrissons dont les mères ont pratiqué une activité sportive comparativement à un groupe contrôle. D’autres suggèrent que les fonctions cognitives de l’enfant de 8 mois, 12 mois, 2 ans et 3 ans peuvent être améliorées par la pratique d’une activité physique maternelle, plus particulièrement par l’amélioration de l’apprentissage et de la mémoire.
5. Un cœur en bonne santé
Faire du sport pendant la grossesse serait associé à une fréquence cardiaque plus basse, à une variabilité du rythme cardiaque sinusal plus élevé chez le fœtus, sachant qu’une faible variabilité sinusale est un marqueur du risque cardiovasculaire chez l’adulte.
Références :
Recommandations pour la pratique clinique : « Interventions pendant la période périnatale ». Chapitre 1 Partie 2 : Effets bénéfiques de l’activité physique maternelle durant la grossesse sur la santé du fœtus, du nouveau-né et de l’enfant - Benjamin C Guinhouya, Martine Duclos, Carina Enea, Laurent Storme - https://hal.uca.fr/hal-03283253/document
Physical activity in pregnancy prevents gestational diabetes: A meta-analysis - Diabetes Res Clin Pract 2020 Oct;168:108371
Prenatal exercise for the prevention of gestational diabetes mellitus and hypertensive disorders of pregnancy: a systematic review and meta-analysis - Br J Sports Med 2018 Nov;52(21):1367-1375.
Neonatal behavioral profile of the offspring of women who continued to exercise regularly throughout pregnancy - Am J Obstet Gynecol 1999 Jan;180(1 Pt 1):91-4.
Pregnancy leisure physical activity and children's neurodevelopment: a narrative review – BJOG Volume125, Issue10, September 2018 , pages 1235-1242
Maternal Exercise and Cognitive Functions of the Offspring - Cogn Sci (Hauppauge). 2012; 7(2): 187–205
Aerobic exercise during pregnancy influences fetal cardiac autonomic control of heart rate and heart rate variability - Early Hum Dev. 2010 Apr;86(4):213-7.
Aerobic exercise during pregnancy influences infant heart rate variability at one month of age - Early Hum Dev 2014 Jan;90(1):33-8.
Photo de Gustavo Fring: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/femmes-sport-jeune-club-3984358/