La première consultation de grossesse est l’occasion de délivrer des informations de prévention aux femmes enceintes. Et si on parlait sport ? Mais d’ailleurs, quel sport, à quel rythme le conseiller ?
Les données françaises sur l’activité physique des femmes enceintes sont peu nombreuses contrairement à d’autres , comme les pays scandinaves et nord-américains. Les référentiels français de la HAS et de l’ANSES proposent quelques préconisations.
Mieux vaut une activité sportive même de courte durée et de faible intensité que pas du tout
Au vu des études démontrant les bienfaits de l’activité physique maternelle sur la santé de la mère et l’enfant, il est conseillé de maintenir ou de commencer du sport pendant la grossesse. Le sport va pouvoir diminuer l’intensité des douleurs lombaires et pelviennes.
Il s’agit plutôt d’activité physique d’intensité modérée, de renforcement musculaire et/ou anaérobie : la natation, la marche, le vélo d’appartement, le fitness, le yoga… Selon les femmes et ses caractéristiques (âge, niveau d’activité, culture…), le type d’activité est à adapter. Par exemple, en ce qui concerne les femmes obèses, il faut penser à protéger leurs articulations ainsi le vélo d’appartement et la natation sont des activités portées à privilégier.
Idéalement, l’activité est à réaliser régulièrement, 3 jours par semaine, soit environ 150 à 180 minutes de façon hebdomadaire.
Selon le niveau d’activité des femmes avant la grossesse, l’objectif peut être atteint progressivement en commençant par des séances de 15 minutes pour les moins actives et pour celles plus habituées à réduire l’intensité dans un premier temps et en conservant la fréquence et durée des sessions sportives. Pour les plus réfractaires aux sports, mieux vaut avoir une activité sportive même si les objectifs ne sont pas atteints plutôt qu’aucune. Le temps de sédentarité doit être limité à 7 heures ou moins par jour.
Toutes les femmes enceintes peuvent pratiquer un sport adapté mais attention à certaines situations !
Pendant la grossesse, toutes les femmes peuvent pratiquer une activité sportive. Il existe cependant des contre-indications à connaître.
Certaines sont absolues :
- Rupture prématurée des membranes
- Travail prématuré pendant la grossesse ou antécédents d’au moins deux accouchements prématurés
- Métrorragies persistantes inexpliquées ou placenta prævia après 24 semaines
- Prééclampsie
- Insuffisance cervico-isthmique
- Retard de croissance intra-utérin
- Grossesse multiple de rang élevé (triplés par exemple)
- Épilepsie non contrôlée
- Troubles cardiovasculaires, respiratoires, systémiques graves, hémoglobinopathies
D’autres sont relatives :
- Avortements spontanés à répétition
- Hypertension artérielle gestationnelle non contrôlée
- Grossesse gémellaire après la 28e semaine
- Hémoglobine <9g/L ou anémie symptomatique
- Diabète mal équilibré (HBA1c > 6,5%)
- Maladie cardiovasculaire ou respiratoire légère ou modérée
- Anémie symptomatique
- Diabète de type 1 non contrôlé
- HTA bon contrôlée
- Malnutrition
- Troubles alimentaires
- Maladie thyroïdienne non contrôlée
- Autres problèmes de santé importants
Référence :
Recommandations pour la pratique clinique : “ Interventions pendant la période périnatale ”. Chapitre 1 Partie 1 : Activité Physique et santé maternelle Nathalie Boisseau - https://hal.uca.fr/hal-03283246/document
Photo de Karolina Grabowska: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/femme-bleu-sans-visage-brouiller-4498577/