Les PFAS, ces polluants omniprésents, s'accumulent dans l'organisme… et atteignent également le placenta. Une étude de l'Inserm suggère qu'ils pourraient altérer sa vascularisation et impacter le développement du fœtus.
Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) sont partout : dans l’eau, l’alimentation et de nombreux objets du quotidien. Si leur persistance dans l’environnement inquiète, leur impact sur la grossesse reste encore peu connu. Pourtant, des recherches récentes, notamment celles de l’Inserm, suggèrent qu’elles pourraient fragiliser le placenta et compromettre le développement du fœtus. Quels sont les risques pour la santé périnatale et comment les limiter ? Décryptage.
Le placenta, barrière fragilisée par les PFAS
Organe clé de la gestation, le placenta assure les échanges vitaux entre la mère et le fœtus. Cependant, des études récentes, notamment une menée par l’Inserm, montrent que l’exposition aux PFAS pourrait perturber son fonctionnement et impacter le développement fœtal.
Les chercheurs ont mis en évidence que ces substances chimiques peuvent altérer la vascularisation placentaire, un facteur essentiel pour assurer l’apport en oxygène et en nutriments au fœtus. En analysant les placentas de femmes exposées aux PFAS, ils ont observé une réduction de la densité vasculaire et une modification de la morphologie des vaisseaux sanguins. Ces perturbations pourraient être liées à des complications obstétricales telles que l’hypertension gravidique, la prééclampsie ou le retard de croissance intra-utérin.
De plus, l’étude a révélé que l’exposition aux PFAS influence l’expression de certains gènes impliqués dans le développement placentaire, suggérant un impact sur la régulation des processus biologiques essentiels à la grossesse. Ces résultats viennent renforcer l’hypothèse selon laquelle ces substances pourraient jouer un rôle dans certaines issues défavorables de la grossesse, comme un faible poids de naissance.
Prévenir l’exposition aux PFAS : un enjeu pour les futures mères
Face à ces risques, il devient essentiel de limiter l’exposition des femmes enceintes aux PFAS. Quelques gestes simples peuvent aider : privilégier une alimentation non transformée, utiliser des contenants sans revêtements fluorés et filtrer l’eau du robinet dans les zones à risque.
Les sages-femmes, en première ligne du suivi des grossesses, ont un rôle majeur à jouer en sensibilisant les patientes à ces enjeux environnementaux. Une prise de conscience collective et des actions réglementaires sont nécessaires pour mieux protéger les futures générations.