À travers une tribune publiée dans le journal The Guardian, une sage-femme, Ann Yates, dénonce un phénomène d’ampleur mondial, celui des violences obstétricales.
Un exemple glaçant de violences obstétricales
Ann Yates, sage-femme avec une expérience de plus de 40 ans à travers le monde et membre de l’ICM (International Confederation Midwives), raconte avoir été témoin de situations choquantes. Dans les colonnes de la tribune, elle partage une histoire qui l’a marquée à jamais. Elle est arrivée un matin dans une maternité, il y avait une femme seule allongée dans un box. Elle était en travail depuis la nuit, les contractions étaient de plus en plus fortes et elle hurlait de douleur. Pendant ce temps, un agent de santé, au lieu de la réconforter, l’a giflée violemment au visage, un autre lui criait qu’elle cassait les oreilles de tout le monde, un autre lui a ordonné de se taire.
Les violences dans les soins de santé, plus fréquentes qu’on ne le croit
D’une extrême violence, cette situation n’est malheureusement pas rare. Pour la sage-femme dont l’expérience est internationale, il ne s’agit pas là d’un problème limité aux pays en développement mais d’une épidémie mondiale. Une étude publiée dans The Lancet a montré qu’une femme sur 3 au Ghana, en Guinée, à Myanmar, au Nigéria subissait des violences au moment de l’accouchement. Le rapport « What Women want », réalisé auprès de 1,2 millions de femmes de 114 pays différents, a montré que les femmes souhaitent être traitées avec respect et compassion quand elles reçoivent des soins de santé.
Le respect est une norme !
Ann Yatts souligne que « les soins de santé maternels compatissants et centrés sur la femme doivent devenir la norme internationale » et qu’il ne devrait y avoir aucune tolérance « à l’égard du manque de respect » dans les structures de soins.
Face à ce phénomène mondial, l’ICM s’engage en faveur de soins de qualité par les sages-femmes pour les femmes et prend position contre le manque de respect lors de l’accouchement, à l’occasion d’une conférence qui se tiendra à Nairobi du 12 au 14 novembre prochain.
Source : The Guardian