La dépression du post-partum touche environ 10 à 15 % des femmes. Les difficultés maternelles sont plus fréquentes que l'on pourrait croire. C’est le sujet que l’autrice Emilie Choquet a décidé de mettre en lumière dans son premier roman « Un espace entre les mains».
Elle s’est préparée à la maternité aussi minutieusement que possible, peut-être avait-elle trop planifié sa nouvelle vie avec son bébé ? La narratrice nous conte son retour à la maison avec T. son conjoint et G. son enfant . Le scénario n’est pas magique comme elle aurait cru quelques semaines plus tôt. Tout ce qu’elle avait lu et appris sur la maternité se retourne contre elle. Ecrasée par la fatigue, usée par la répétition de ces gestes quotidiens : mises au sein, changements de couche, bercements... La situation finit par lui échapper. Un tremblement de terre surgit et sépare 2 espaces, le réel et le passé. Malgré ses efforts, sa raison s’égare et son contact avec la réalité s’enfuit. L’hospitalisation s’impose et le diagnostic tombe : dépression du post-partum avec intensité psychotique. Comment s’en sortir ? C’est ce nous raconte la suite du roman.
Extrait
« Le fil de ma pensée, j’ai failli le perdre pour de bon. Il a été coupé momentanément un matin de mai. « On a déjà vu des gens s’en sortir », disait le psychiatre à T., peu rassuré par cette réponse. Quelques semaines plus tard, je revenais du pays de l’étrangeté, de cette zone où mon cerveau me gardait captive, intercalée dans l’angoisse de gestes inlassablement répétés : nourrir, changer, bercer. »
Poignant cet ouvrage aborde un sujet encore tabou. Il pourra aider certaines mères à mettre des mots sur leurs maux…