Selon le 6ème rapport de l’Enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles (ENCMM) pour la période 2013-2015, chaque année 87 femmes décèdent d’une cause liée à la grossesse, à l’accouchement ou de ses suites en France.
État des lieux de la mortalité maternelle
Les données de l’ENCMM ont permis d’identifier un ratio de mortalité maternelle de 10,8 décès pour 100 000 naissances vivantes à 1 an et 8,1 pour 100 000 à 42 jours . Ces ratios sont stables par rapport à la période 2010-2012 et se situent dans la moyenne Européenne.
Pour autant, des perspectives d’amélioration doivent être mises en place car 58% des décès sont considérés comme « évitables » et 66% « peut-être évitables » dans la mesure où les soins n’ont pas été optimaux.
Par ailleurs, les mortalités maternelles se répartissent inégalement sur le territoire : les femmes des DOM sont 4 fois plus touchées que celles de la métropole. Le contexte social représente aussi un facteur de risque. En effet, la mortalité maternelle est plus marquée pour les migrantes et les femmes nées en Afrique sub-saharienne. Pour ces dernières, le risque de mortalité est 2,5 fois plus élevé comparativement aux femmes nées en France.
Quelles sont les causes de mortalité maternelle ?
Une première, depuis la 1re ENCMM, l’hémorragie du post-partum ne constitue plus la cause numéro une de mortalité maternelle. La mobilisation des professionnels a permis de la réduire de moitié en 15 ans. Par contre, dans ce rapport, les 2 premières causes de mortalité sont respectivement les maladies cardio-vasculaires (14%) et les suicides (13% - 35 suicides). L’embolie amniotique arrive en 3e position (11%).Ce classement concerne les mortalités maternelle de la conception à 1 an après l'accouchement.
Quelles sont les femmes le plus à risque ?
L’augmentation de l’âge maternelle va de pair avec l’élévation du risque de mortalité. Le risque est multiplié par 3 pour les 35-39 ans et par 4 pour les femmes à partir de 40 ans comparativement aux femmes âgées de 25-29 ans. Le rapport a également mis en évidence une proportion de mortalité maternelle (24,2%) deux fois plus grande pour les femmes obèses par rapport à la population générale.
Ces données permettent de cibler les points à améliorer. Les experts du rapport ont proposé 30 messages-clés. Parmi, eux, celui d’évaluer les risques de complications médicales avant la conception et en début de grossesse afin de permettre une prévention primaire et secondaire individualisée, ainsi que l’interrogatoire systèmatique de la patiente sur sa santé mentale tout au long de la grossesse.
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