Augmentation de la deuxième phase du travail, césariennes, accouchements instrumentaux, déchirures périnéales compliquées, hémorragie du post-partum et chorioamniotite peuvent être associés à la persistance d’une variété postérieure ou transverse pendant le travail. Mais alors en utilisant la rotation manuelle ne pourrait-on pas prévenir ces complications ?

Pour répondre à cette question, une équipe française a mené une étude randomisée multicentrique.

Les femmes à terme avec une grossesse unique, dont le fœtus présentait l’occiput en postérieur ou en transversal au 2e stade du travail et bénéficiant d’une anesthésie péridurale ont été incluses.
Après vérification échographique de la présentation, 257 femmes ont été randomisées (1 :1). Dans le groupe intervention, les médecins ont effectué une rotation manuelle prophylactique de la variété postérieure ou transverse et dans le groupe standard, aucune intervention n’a été réalisée.

La rotation manuelle a permis de réduire l’accouchement opératoire de façon significative (29,4% dans le groupe intervention vs 41,2% dans le groupe standard). Aussi, lorsqu’une intervention était réalisée la durée de la 2e phase de travail était plus courte (146,7 minutes vs 164,4). Sur le plan néonatal, le score d’Apgar à 5 minutes était plus élevé dans le groupe intervention.
Par contre, il n’y avait aucune différence entre les deux groupes en ce qui concerne l’hémorragie de la délivrance et le risque de déchirures périnéales.
Il n’a pas été observé de nouveau-né présentant un traumatisme crânien quel que soit le groupe. 

Ainsi, selon ces résultats, la rotation manuelle est une stratégie sûre pour prévenir d’une césarienne et sans incidence sur une issue péjorative néonatale mais comment les femmes vivent-elles cette manipulation ?
Ce paramètre mériterait d’être évalué.