Plus de 16% des mères présentent une dépression du post-partum dans les 2 mois qui suivent la naissance. C’est ce que révèle une étude publiée, le 19 septembre 2023, dans le BEH de Santé publique France.
Santé publique France a publié dans son BEH du 19 septembre 2023 une étude portant sur la prévalence de la dépression du post-partum, de l’anxiété et des idées suicidaires en France. En voici les grandes lignes.
En s’appuyant sur les données de l’Enquête nationale périnatale de 2021, des chercheurs ont estimé, pour la première fois, la prévalence de la dépression, de l’anxiété, des idées suicidaires à deux mois du post-partum.
L’étude a inclus les données de 7 133 femmes ayant accouché, en France, en mars 2021. l’auto-questionnaire Edinburgh Postnatal Depression Scale (EPDS) à deux mois du post-partum a été utilisé pour évaluer la dépression précoce du post-partum, l’anxiété et les idées suicidaires.
Dépression, anxiété, idées suicidaires : Résultats à 2 mois du post-partum
Le taux de dépression post-partum à 2 mois s’élevait à 16,7%, celui de l’anxiété à 27,6% et celui des idées suicidaires à 5,7%. Pour ce dernier, plus de la moitié des femmes interrogées présentaient souvent des idées suicidaires.
Près de 31% des femmes manifestaient au moins un des troubles, 82,2% cumulaient dépression du post-partum et anxiété et 23,9% souffraient de dépression du post-partum et avaient des idées suicidaires. Plus de 12% des femmes anxieuses manifestaient également une dépression du post-partum et des idées suicidaires.
Les chercheurs ont observé des disparités régionales. Les régions Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est, Nouvelle-Aquitaine et Hauts-de-France avaient des prévalences de dépression du post-partum significativement inférieures à la moyenne hexagonale contrairement aux régions de l’Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Centre-Val de Loire qui présentaient des taux significativement supérieurs
La dépression du post-partum, une des principales complications dans l’année suivant l’accouchement
La dépression du post-partum peut avoir des conséquences délétères pour la mère et l’enfant. Ces résultats montrent que la prévention et le repérage des vulnérabilités psychiques maternelles, s’inscrivant dans la politique des 1 000 premiers jours doit être encore renforcés. L’entretien post-natal précoce ne doit pas être négligé.
Il serait intéressant de creuser le constat des disparités géographiques pour adapter l’accompagnement des femmes.