Une infection bactérienne maternelle pendant la grossesse n’est pas à prendre à la légère. Une étude publiée dans The American Journal of Psychiatry confirme son incidence sur le risque de troubles psychotiques chez l’enfant.
L’étude prospective (issue du Collaborative Perinatal Project) a été menée sur 15 421 naissances aux États-Unis (Boston et Providence) entre 1959 et 1966. Après avoir identifié dans cette population 116 personnes avec des troubles psychotiques confirmés les chercheurs ont mis en évidence une association entre une infection bactérienne maternelle pendant la grossesse et un risque de psychose dans les 40 années suivant la naissance de la progéniture.
Ils ont même évalué une « forte association » entre ces 2 paramètres, avec un odds ratio à 1,8 (intervalle de confiance à 95 % de 1,2 à 2,7). Par ailleurs, cette association varie selon la gravité de l’infection et le sexe de l’enfant. En effet, Les hommes sont plus exposés au risque de développer des troubles psychotiques et une infection localisée (rapport de cotes ajusté = 1,6, IC à 95% = 1,1 à 2,3) présente des effets deux fois moins sévères qu’une infection multisystèmique (rapport de cotes ajusté = 2,9, IC à 95% = 1,3 à 5,9).
Améliorer la prévention et la gestion des infections bactériennes chez les femmes enceintes est donc un axe à améliorer comme le suggèrent les auteurs même si ces résultats doivent être confirmés.
Sources: Maternal Bacterial Infection During Pregnancy and Offspring Risk of Psychotic Disorders: Variation by Severity of Infection and Offspring Sex. Am J Psychiatry. 2020 Jan 1;177(1):66-75. doi: 10.1176/appi.ajp.2019.18101206. Epub 2019 Oct 4