En cas de risque de menace d’accouchement prématuré, la progestérone vaginale est le traitement de choix pour réduire la morbidité et la mortalité périnatale, selon cette étude du BMJ.
Décès néonatals, handicaps sévères, l’accouchement prématuré peut être lourd de conséquences. Lorsque la grossesse est menacée d’un accouchement prématuré chez les femmes asymptomatiques, avec un col inférieur à 25 mm, des équipes s’orientent vers la progestérone, d’autres vers le cerclage, le pessaire, des compléments nutritionnels à base d’acide gras ou de zinc ou bien encore s’abstiennent de toute intervention.
Une méta-analyse a comparé l’efficacité des différentes interventions (alitement, cerclage cervical, pessaire cervical, huiles de poisson ou acides gras oméga, suppléments nutritionnels (zinc), progestérone (intramusculaire, orale ou vaginale), antibiotiques, tocolytiques prophylactiques, combinaisons d'interventions, placebo ou absence de traitement) pour prévenir l'accouchement prématuré spontané chez les femmes à risque avec une grossesse unique et ayant des antécédents d'accouchement prématuré spontané ou une longueur cervicale courte.
La progestérone vaginale plus efficace pour réduire l’accouchement avant 34 semaines et la mortalité périnatale
Soixante et un essais incluant 17 273 femmes ont été analysés. Dans 40 essais, la progestérone vaginale était associée à une réduction d’accouchements inférieur à 34 SA (rapport de cotes 0,50, intervalle de crédibilité à 95 % 0,34 à 0,70, haute certitude des preuves).
Le cerclage de Shirodkar a montré des effets encourageants (0,06, 0,00 à 0,84), mais la certitude des preuves était faible. La 17OHPC (caproate de 17α-hydroxyprogestérone ; 0,68, 0,43 à 1,02, certitude modérée), le pessaire vaginal (0,65, 0,39 à 1,08, certitude modérée) et huile de poisson ou oméga 3 (0,30, 0,06 à 1,23, certitude modérée) pourraient également réduire le risque d’accouchement avant 34 semaines par rapport au placebo ou à l'absence de traitement.
Dans 30 essais, comprenant 12 119 femmes enceintes, la progestérone vaginale était le seul traitement montrant des bénéfices dans la réduction de la mortalité périnatale (OR 0,66 ; IC 0,44 à 0,97) ainsi que dans la diminution du syndrome de détresse respiratoire néonatal, de la septicémie néonatale, de l'entérocolite nécrosante et de l'admission en unité de soins intensifs néonatals par rapport aux témoins.
Un traitement de choix en cas de risque menace d’accouchement prématuré asymptomatique
Selon les auteurs, la progestérone vaginale est une thérapeutique préventive à privilégier lorsque la femme enceinte d’un fœtus unique, asymptomatique, est à risque d’accouchement prématuré de par ses antécédents d’accouchement prématuré ou par une longueur cervicale inférieure à 25 mm.
Photo de MART PRODUCTION