Manger végétarien lorsqu’on est enceinte a-t-il une incidence sur l’issue de la grossesse ? Pour cette étude du Journal of Perinatology, il semblerait que les nouveau-nés soient plus petits pour l’âge gestationnel.
Pour diverses raisons, conviction, goût, envie, choix, des femmes s’orientent vers un régime végétarien ou bien vegan. Le végétarisme inclut les produits laitiers et les œufs alors que le véganisme exclut tout produit animal. Pour mieux connaître les effets de ces régimes sur l’issue de la grossesse des chercheurs, dans une étude observationnelle prospective monocentrique, ont comparé les issues de 60 femmes véganes, à 60 femmes lacto-ovo-végétariennes, à 37 consommant en plus du poisson et à 112 femmes omnivores.
Ces femmes étaient enceintes d’un unique fœtus et elles pratiquaient le même régime dans les 3 mois précédant la conception ainsi que pendant toute la grossesse
Végan, végétarien, quels impacts sur le fœtus ?
Dans cette étude, les auteurs n’ont pas rapporté plus d’accouchement prématurés. En effet, leur taux d’incidence est similaire dans tous les groupes. Par contre, ils ont observé une différence dans le poids des fœtus. Les femmes véganes étaient plus susceptibles d’accoucher d’un bébé de petit poids pour l’âge gestationnel (<10e percentile) comparativement au régime omnivore (RR = 5,9, IC à 95 %, 1,2-21,8).
Le poids de naissance était en moyenne plus faible chez les bébés de mères véganes comparativement à ceux dont les mères consommaient des œufs et des produits laitiers (3 015 ± 420 g vs 3 285 ± 482 g, p <0,001) et à ceux dont les mères consomment de la viande (3 015 ± 420 g vs 3 328 ± 495 g, p <0,001).
Le risque de retard de croissance intra-utérin étaient significativement plus élevé en cas de régime végan versus régime omnivore (Risque Relatif : 5,9 ; Intervalle de Confiance de 95 % : 1,2-21,8).
En consultation pré-conceptionnelle ou dès la 1re consultation de grossesse, il est essentiel d’interroger la patiente pour connaître le type de régime alimentaire que la patiente suit. L’idée n’est surtout pas de la culpabiliser mais de lui proposer des conseils nutritionnels associés à un suivi de grossesse adapté.